Anecdotes ou Story Time
— Ta vie a basculé le jour où tu as perdu ton père dans un tragique accident de la route. Une perte de contrôle, une route mal agencée et un coup du sort en votre défaveur. Tu étais dans la voiture, toi aussi. La tête à l'envers, le véhicule enfin immobile après sa danse tumultueuse, t'as perdu connaissance. Ton père y a perdu la vie. Il y a perdu la vie et la tienne a changé. Celle de ta mère, aussi. Le quotidien n'avait plus la même saveur après ça. T'avais plus la même volonté, non plus.
— T'as repris connaissance à l'hôpital après de longues journées passés à dormir. Et à choisir, tu aurais sans doute préféré dormir encore. Ne pas entendre cette nouvelle, ne pas comprendre ce qu'elle impliquait, ne pas imaginer l'avant, l'après, la suite. Ne pas voir ta mère s'effondrer, pleurer – encore et encore. Ne pas voir ton monde perdre ses couleurs. T'aurais préféré dormir encore, et rêver. Parce que ça ne faisait pas mal, de rêver les yeux fermés.
— Tes parents ont ouvert un restaurant, le
Paradise, ici à Bangkok – de spécialités coréennes, bien entendu. C'était le rêve de toute une vie. Leur rêve. Et ils ont réussi, délaissant le pays du matin calme pour s'installer ici, pour construire leur famille, leur rêve, leur destinée.
— Tu as un
don pour la cuisine – héritage de ton père, tu manies aussi bien les couteaux que lui. Un virtuose, tu joues des ustensiles comme un musicien joue de ses instruments, les aliments ta mélodie et les saveurs une histoire. Tu reprendras le restaurant, en attendant, c'est ta mère qui s'en occupe. Tu reprendras le restaurant et seras le chef d'orchestre en cuisine – t'en avais pas envie. Plus envie. Si l'envie avait été présente quand ton père était vivant, elle était morte avec lui. Petit, tu t'étais imaginé travaillé à ses côtés, avec lui. Et non sans lui.
— Avoir le talent ne voulait pas dire que c'était ce dont tu rêvais, mais ta mère confondait parfois son rêve avec le tien. Le rêve de ton père avec le sien, le tien. Finalement,
c'était devenu le vôtre. Tu t'étais imaginé avec ton père en cuisine, oui. Pour en faire ton métier ? Non, pas vraiment. Mais tu savais pas vraiment ce que tu voulais faire. Aujourd'hui, être enfermé entre quatre murs te rappelant un peu trop l'absence de ton père ne t'emballe pas. Et plutôt que d'être heureux et dans ton élément dans la cuisine du restaurant, t'y trouves ton
enfer.
— « Ton père serait tellement triste de ne pas te voir continuer » ; « Il a fait tout ça pour t'offrir un avenir, Noeul » – culpabilité et honte avaient rongé ton cœur jusqu'à l'épuisement. Tu capitulas, t'engageant dans des études qui ne te plaisaient pas. Tu te sentais coupable et honteux. Pris au piège et désespéré. Malheureux et désorienté. Tu ne voulais pas de cette vie. Tu te sentais mal, si mal, à chaque fois que tu passais les portes du restaurant. Tu te sentais mal, si mal, à chaque fois que ta mère posait un regard fier sur toi. Tu te sentais mal, si mal. « Tu honores la mémoire de ton père. Il serait fier de toi, Noeul »
— T'as quitté la maison, les souvenirs et les images de ton père gravées dans les murs. Ces images de vous, simplement heureux. Le bonheur simple n'existait plus. Tu t'étouffais, t'avais besoin d'air. De liberté. Par chance pour toi, tu pus trouver une colocation . Loyer adorable, appartement charmant – et colocataire sympathique. Ca te convenait – et tu te sentais bien dans cet appartement. Le seul endroit où tu pouvais respirer calmement.
— T'es
un peu tête en l'air. Il t'arrive de te faire couler l'eau pour un bain, d'oublier et de lancer alors une soirée mousse dans l'appartement. Il t'arrive aussi de lancer des confettis de chips en voulant ouvrir un paquet – et galérant un peu trop longtemps. T'es aussi le genre à débrancher le mauvais câble, à faire le sauter le courant en allumant la bouilloire vide, à détruire le micro-ondes à cause d'un popcorn trop cuit. (Et on te voulait dans une cuisine ? Ridicule) – mais tu te fais pardonner en préparant de bons plats à ton colocataire. Car c'était sans doute le seul talent que tu avais finalement, la cuisine. Et cuisiner dans ton appartement te laissait plus de libertés, il y avait moins de regards curieux qui traînaient sur ta personne. Cuisiner pour Kittibun ne te dérangeait pas, surtout.
— T'es du genre à prendre un peu trop de place dans le lit. Tu diras que c'est parce que tu es grand mais c'est surtout parce que tu t'endors en faisant l'étoile de mer – tu finiras par te réveiller en boule de l'autre côté du lit, enroulé dans la couette, la tête sous les coussins, parfois. (Tu fais souvent des cauchemars, et il est possible que parfois, tu pleures en dormant).
— Tu souffres de migraines, t'empêchant parfois de fonctionner, tout simplement. Il n'y a pas vraiment de remèdes. Parfois les médicaments aident, parfois pas. Parfois tu resteras toute une journée allongé sur ton lit, plongé dans le noir, incapable de faire autre chose. D'autres fois... d'autres fois rien, tu resteras allongé sur ton lit toute la journée plongée dans le noir, incapable de bouger ou de parler.
— Tu lis beaucoup ; surtout des bandes dessinées. Tu adores l'odeur et le son de la pluie (t'es totalement le genre à sauter dans les flaques d'eau). Tu as un rire assez spécial, et communicatif. T'as toujours eu peur du concept du Père Noël (parce qu'un type qui s'insinue chez les gens, c'est pas hyper rassurant). Tu es plutôt doué au tir à l'arc et en saut en hauteur (t'es aussi plutôt souple, et tu gagnes toujours au limbo). T'as besoin de lunettes pour lire. Ton fruit préféré est l'ananas.
About me pseudo: crikee âge : 29 ans. ville/pays : France comment as-tu connu le forum : je suis tombée dessus via une pub sur un groupe facebook Le petit mot qui fait plaisir : La bann est super belle, j'adore les couleurs ! Et c'est bien agréable de trouver un forum qui se déroule en Thaïlande, ça fait votre petite originalité pré-lien ou scénario : non. | |