Pourquoi dois tu me fuir.. [ PV Phunsawat Metawin ]

Maliwan avait été invité officiellement dans un des grands restaurants du quartier Chinois pour le nouvel an. Evidemment, son agent avait accepté et il y avait plus de monde qu'ils n'auraient pu le penser tous les deux. A croire que d'inviter des personnalités publiques reconnues aidaient bien mieux que de faire de la pub sur une année complète. Il n'était pas le seul VIP d'ailleurs. Plusieurs à se trouver à une même table, tandis que des journalistes trainaient sur d'autres et que les dernières étaient remplies par des fans des uns ou des autres. La queue devant le restaurant était tout aussi bondée que l'intérieur de l'établissement.

Discutant un peu avec ses paires, faisant quelques photos ici et là, Wan se montrait très ouvert et souriant, ne manquant pas à son image. Pourtant, il eut besoin de prendre un peu l'air au milieu du repas. Prenant son portable et s'excusant quelques minutes, il s'éclipsa par la sortie de service afin de rester dans la ruelle sur le côté. Soupirant un peu et fixant la rue principale où les passants semblaient prendre bien du plaisir à se promener ou à manger pour cette nouvelle année Chinoise.

Son regard fut soudainement attiré par une silhouette en particulier. Par un visage, qu'il lui sembla reconnaitre. Est ce que c'était vraiment lui ? Peut être que c'était son esprit qui lui jouait encore des tours après tout..

- Metawin !

Instinctivement, il l'avait appelé, assez fort pour attirer quelques regards et quittant la ruelle pour essayer de le rejoindre. Qu'importe qu'on le reconnaisse, mais il voulait savoir si c'était vraiment son cousin ou s'il avait encore une fois confondu avec quelqu'un d'autre.. Ce ne serait pas la première fois qu'il avait l'impression de le voir. Sans doute que le plus jeune lui manquait trop par moment, surtout lorsqu'il se sentait un peu seul comme ce soir.

Puisque c'était l'année du Tigre, il portait un pantalon et un sous pull noir sous une veste d'un orange qui se remarquait bien. Même si les couleurs de la rue semblaient l'aider à se fondre dans le décor, sa voix avait bien assez portée pour qu'on se tourne vers lui. Et certains commençaient déjà à l'interpeller. Mais, il ne fixait son attention que sur ce jeune homme qu'il avait l'impression d'avoir reconnu. L'appelant une seconde fois en avançant dans la foule, serrant son portable dans une de ses mains.

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pourquoi dois-tu me fuir ...ft. les cousins.

La foule me bouscule et ses voix, j’ai l’impression qu’elles hurlent. La tête embuée, j’ai le crâne explosé par la soirée d’hier. Un client a voulu que je prenne une drogue avec lui avant de lui vendre mon corps. Prêt à tout pour récupérer quelques billets, je n’ai presque aucune limite à réaliser les demandes de ceux qui me payent. Simple pantin qui désire de l’argent, je me laisse manipuler par ceux qui m’ont acheté. Désespéré d’en finir avec cette dette, j’étais devenu presque une simple serpillière pour enfin pouvoir me libérer. Je ne veux plus être esclave de quiconque. Je désire pouvoir vivre comme je le souhaite, sans devoir rembourser quelqu’un, sans devoir vendre mon corps, prendre ce qu’on me dit de prendre, de faire ce qu’on m’ordonne de faire, être libre et indépendant, c’est uniquement ce que je demande. Mais cette liberté semble si lointaine et presque rêvée, moins qui pourtant n’était plus un rêveur depuis plusieurs années. Mais, la corde autour du cou n’étant toujours pas totalement serrée, je combats tous les jours mes problèmes, persévérant. Je crois, sans rêver à une totale liberté, à des jours meilleurs.

Mes épaules bousculées par les allées et venues des passants, la paume de ma main appuyée contre la tempe, je titube comme un homme sou. Tapant contre la peau, les sourcils froncés et les nerfs à vif sur le front, je force sur mes yeux étourdis par la musique, tout le bruit et les différentes odeurs et couleurs qui m’entourent. C’est le nouvel an chinois, et au lieu de le fêter, je me trouve à combattre contre les effets secondaires de la drogue.

Soudain, une voix retentit derrière moi. Cette tonalité qui me rappelle celle d’un familier. Me retournant légèrement, car le mal de mer me sert la gorge, je pense apercevoir Maliwan. Maliwan est mon cousin, que je ne fréquente plus depuis que je suis parti du cocon familial. Plus un frère qu’un cousin, j’ai pris mes distances avec lui, ne pouvant supporter de lire ma déception dans ses yeux s’il apprenait mon parcours et la vie que je mène aujourd’hui. Maliwan et moi, nous étions tout le temps collés ensemble quand nous étions gamins. Je n’avais pas beaucoup d’amis, plus qu’aujourd’hui, mais je m’en foutais, car j’avais mon cousin. Il était mon cousin, mon frère, mon confident et en grandissant bien plus.

Pensant le voir, le cœur qui s’affole, dans une panique folle, je me retourne et je tente de courir pour être très loin de lui. Apeuré et à moitié aveuglé, je fonce dans les gens.

- outfit-

En sortant prendre un peu l'air, le mannequin ne pensait pas croiser une véritable connaissance. Sachant bien que des fans se trouvaient dans la rue principale. Et c'est pourquoi il avait d'abord été surprit de songer à la possibilité que cela puisse être Metawin ce jeune homme qui passait. Semblant tituber un peu, incertain dans ses pas. Il avait avancé et l'avait appelé. Cherchant confirmation si l'autre jeune homme venait à se tourner. Et si c'était bien lui, est ce qu'il viendrait à sa rencontre ? Ou est ce qu'il l'ignorerait ?

C'était lui. Maliwan en était presque certain, c'était son cousin qu'il avait aperçu. Leurs regards se croisant à peine alors que l'autre garçon c'était à demi retourné dans sa direction. Mais, plutôt que de venir à sa rencontre, il avait fait volte face pour s'enfuir loin de lui.. Ils étaient si proches avant, bien plus que de simples cousins d'ailleurs et ils seraient sans doute même devenu encore plus que cela, si Metawin n'était pas partie. Non ? En fait, il n'en savait trop rien..

Le voir soudainement s'enfuir sembla lui donner raison sur le fait que c'était bien lui et le mannequin n'hésita pas une seule seconde pour se lancer à sa poursuite. Le voyant heurter des passants, zigzaguer dans la foule comme s'il n'avait pas les idées claires. Que lui était il arrivé ? Pourquoi semblait il aller si mal maintenant..? Pourquoi n'était il simplement pas revenu à la maison ? Wan aurait prit soin de lui. Tout comme il voulait le faire actuellement d'ailleurs. Il le pouvait, en avait les moyens à présent !

- Metawin ! Attends !

Il crie, se casse presque la voix pour essayer de recouvrir le bruit et la musique de la rue. Quelques passants tentent de l'arrêter pour lui parler, lui serrer la main, demander une photo. Mais, il n'a pas le temps pour le moment, ne quittant pas le dos de son cousin des yeux. Tout ce qu'il voulait, c'était le rattraper. Tendant la main dans sa direction alors qu'il se pensait assez proche.

- Arrête toi !

Wan s'essouffle un peu, mais il essaye de ne pas ralentir le rythme. Ses doigts semblant si proche de son épaule. Il voudrait pouvoir l'attraper et l'arrêter. Ne sachant pas encore s'il le serrerait dans ses bras ou le secouerait pour l'avoir fui. Sa main semble enfin le toucher, bien qu'ils soient encore séparés par des passants.

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pourquoi dois-tu me fuir ...ft. les cousins.

Sans savoir s’il me suit ou non, je continue de courir parmi la foule qui me freine dans mon escapade. Pendant qu’une centaine de visages défilent devant mes yeux, je plonge dans de vieux souvenirs... Un jour, plus froid, quand nous étions gosses Maliwan et moi. J’attendais mes parents devant la porte depuis plus de deux heures dans le froid. Il était plus de vingt et une heures. Il était venu, surpris de me voir accroupi devant la porte, presque endormi et grelottant. Il s’était assis à mes côtés et il m’avait donné sa veste. Il m’avait pris dans ses bras et il avait soufflé son air chaud sur mes mains gelées.
Ce souvenir précieux me fait monter les larmes aux yeux. Pourtant, cet enfant si délicat et attendrissant avec moi dans le passé, je me retrouve à le fuir. Malheureusement, la vie ne nous fait pas toujours des cadeaux. Et en grandissant, je n’avais pas la force et le courage de dire toute la vérité à mon cousin tant aimé. J’avais choisi d’être lâche en m’effaçant de sa vie et de celle de ma mère. Tous les mois, j’envoie de l’argent à ma mère. Je la vois parfois, peut-être une fois tous les six mois, mais je pars sans trop tarder. Je ne peux supporter de lire sa tristesse dans les larmes qui bordent ses yeux fatigués.

Sa voix, je peux l’entendre. Entre tout ce vacarme qui nous entoure, j’entends mon prénom et j'entends son appel. Mais le crâne brutalisé, je poursuis ma route au trajet aléatoire. Et comme si je pouvais sentir sa chaleur se rapprocher de moi, je décide de quitter le chemin pour me retirer sur le côté et emprunter une ruelle moins fréquentée.
Néanmoins, une douleur intense vient lyncher mon cerveau et j’en finis par perdre l’équilibre. Le corps s'effondrant sur le sol, mes doigts serrent fort ma tête qui semble bientôt exploser. La torture si peu visible de l’extérieur me fait hurler de douleur. Je n’ai plus la force ni la capacité de fuir davantage.

- outfit-

Il est juste là, juste devant lui. Si proche et pourtant lui semblant encore si loin.. Des souvenirs de leur enfance revenait à son esprit. Lui rappelant tous ces bons moments passés ensemble. Tous ces jours de joie et de rires. Wan savait que le temps changeait les gens, mais il avait toujours pensé que son cousin et lui ne s'éloigneraient jamais. Qu'ils continueraient d'être aussi proches qu'ils l'avaient été. Avant qu'il ne les quitte sans un mot, sans un regard.. Ses doigts ont a peine le temps de l'effleurer que Metawin bifurque dans une ruelle. Maliwan essaye donc de l'y rejoindre en évitant les passants. Et il le retrouve là.. Effondré sur le sol.. Hurlant d'une douleur que le mannequin ne comprenait pas. Qu'est ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'il semble si mal en point..

Venant aussitôt à ses côtés, il n'hésite pas une seconde à se mettre à genoux sur le sol et il l'attira contre lui. Ses bras fermement entouré autour de son cousin, ses doigts venant caresser ses cheveux. Son coeur se serrait, assez brusquement, douloureusement. Essayant de le bercer un peu avec toute cette douceur et tout cet amour qu'il avait pour les membres de sa famille. Pour lui.

- Ca va aller.. Je suis là maintenant..

Etait ce une bonne chose ? Il n'en savait rien, mais il ferait en sorte que ce soit le cas dorénavant. Il l'attire un peu plus contre lui, le faisant s'allonger sur ses cuisses et faisant appuyer la tête de son cousin contre son buste. Ici, ils étaient plus ou moins à l'abris des regards des curieux. Peu de passage dans cette ruelle et c'était pas plus mal. Doucement, d'une voix basse, il s'inquiète pour le plus jeune.

- Qu'est ce qui t'arrive..? Raconte moi. Je pourrais surement t'aider..

Il l'espérait en tout cas. Continuant de caresser ses cheveux avec tendresse et venant même y déposer un baiser emplit de douceur. Le voir ainsi ne lui donnait pas envie de lui en vouloir pour l'avoir abandonné et pour avoir fuit. Tout ce qu'il voulait maintenant, c'était prendre grand soin de ce jeune homme qui semblait bien mal en point.

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pourquoi dois-tu me fuir ...ft. les cousins.

Faible par les sévices de la drogue, mon corps se laisse tomber sur le sol pendant que mon crâne se fait torturer. La force de courir m’échappe totalement, ce qui permet à Maliwan de me rattraper dans cette ruelle abandonnée par toute forme de vie. Il manipule mon corps affaibli et tétanisé par la douleur ressentie dans le cerveau. Et en me sentant impuissant, les larmes coulent à flots le long de mes joues salies partiellement par de la terre. Ces larmes chaudes provoquées par la souffrance que je ne peux m’en désemparer à cause des éléments chimiques qui coulent dans mon sang et qui bousillent mes nerfs. Tout ça pour gagner 3000 bahts (environ 80 euros).

Je l’entends me parler, mais je n’arrive pas à lui répondre. Ma voix peut simplement sortir des gémissements de douleur. Alors, le visage appuyé contre son buste se tourne pour se plonger dans son ventre, au chaud. Mes bras l’entourent et mes mains s'agrippent à sa jolie veste. Avec force, j’essaye de lui répondre entre les sanglots. “Je peux pas.” Et mon corps se met à trembler, et ce n’est pas à cause du froid. “Je ne peux pas.” Ma mâchoire claque malgré les efforts que je fais pour stabiliser mon corps frémissant.

Même si je parviens à lui dire ce que j’ai, il n’y a rien de spécial à faire dans ce cas-là. Il faut attendre. Le temps est la seule chose qui peut me guérir.
Les yeux fermés, je replonge dans les souvenirs.
Quand j’avais quatorze ans, lui en avait vingt-trois. On jouait à la playstation dans sa chambre. Il me charriait parce qu’une fille m’avait donné une lettre d’amour avec des dessins mignons et le papier sentant le parfum. Je lui avais dit qu'elle ne m'intéressait pas et que je n'aimais pas ces trucs attentionnés. Il m’avait conseillé de faire l’expérience, comme lui l’avait déjà fait. Et je lui avais gueulé que j’aimais personne et que personne ne m’intéressait. Il se comptait dedans, et on a commencé à se chamailler. Je lui avais balancé un simple “toi, c’est différent. t’façon tu comprendrais pas.” et une colère immense m’avait emparé ce jour-là. J’étais parti, ignorant tous ses messages de la soirée. Me rappeler qu’il était sorti avec des filles m’avait énervé : la jalousie. J’étais très égoïste avec mon cousin. Je n’aimais pas le voir avec d’autres personnes à l’époque, j’étais trop habitué à ce qu’il passe du temps avec moi. J’étais habitué à ce qu’il se consacre qu'à moi, à mes caprices et à mes désirs. Et savoir que quelqu’un d’autre que moi pouvait avoir son attention me provoquer une vague de colère et de jalousie dans les intestins.

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Metawin n'était pas en forme, c'était le moins que l'on puisse dire. Gémissant entre ses bras, plongeant son visage contre son ventre et venant serrer sa veste entre ses doigts. Maliwan continuait de caresser ses cheveux avec toute la tendresse qu'il ressentait pour lui. Le gardant tout contre lui en demandant ce qui lui arrivait. Mais, son cousin ne pouvait que laisser passer le fait qu'il ne pouvait pas lui dire entre deux sanglots.

Encore plus inquiet, il se contenta donc de le garder dans ses bras. De le bercer. Déposant un baiser sur ses cheveux. Il ne pouvait pas le laisser là.. Sortant donc son portable de sa poche, le mannequin passe un coup de fil pour demander à son manager de faire avancer la voiture au plus près de là où il se trouvait. Qu'il avait besoin de calme et de confort pour une situation d'urgence.

Puis, il glissa un bras sous les genoux de l'autre jeune homme, l'autre dans son dos, avant de le soulever de terre. Le gardant toujours contre lui et sortant de la ruelle en faisant attention de ne pas trop se faire remarquer. Baissant la tête afin qu'on lui prête le moins d'attention possible. Heureusement, son agent avait réussi à se garer pas trop loin, dans une rue adjacente et il vint aussitôt lui ouvrir la porte passager arrière en le voyant les bras encombrés. Posant Win sur la banquette, il monta à ses côtés et le fit s'allonger. La tête de son cousin reposant sur ses cuisses. Demandant à l'autre homme de leur laisser de l'intimité.

- Repose toi autant que tu en as besoin.. Je reste avec toi.

Ses doigts viennent à nouveau se glisser dans ses cheveux, effleurent sa joue, passent dans sa nuque. Qu'est ce qui avait bien pu lui arriver après ce temps où ils avaient été séparé..?

Il se souvenait encore de ses colères parfois lorsqu'ils étaient plus jeunes. Des moments de dispute, mais qui amenaient toujours à quelques réconciliations. Bien souvent, c'était lui qui devait revenir vers son cadet et souvent, il le faisait avec un petit cadeau. Rien de bien cher ou de bien encombrant, juste un petit quelque chose pour lui montrer sa bonne volonté de vouloir arranger les choses entre eux.

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