Le plan avait été préparé une bonne semaine à l'avance. Des vérifications d'emplois du temps, d'heure de départ et d'arrivée. Des détails à ne pas louper pour être sur que la maison soit vide. Tout devrait pouvoir se passer comme toujours, très bien. Leur cible ? La maison familiale des Saetan. Artisan de père en fils apparemment, ils gagnaient largement leur vie et avaient donc bien assez à offrir à ceux qui en avaient besoin. Donc Prem et ses amis, par exemple.

Le soir prévu arriva. Pas besoin d'être trop, ils risqueraient de se faire remarquer. C'est donc seulement à deux qu'ils arrivèrent. Garant leur motos un peu plus loin dans la rue pour ne pas faire trop de bruit en approchant de la demeure et donc risquer de se faire remarquer par les voisins. Remontant leur cache cou au dessus des oreilles pour qu'il tienne et cache tout le bas de leur visage en partant du nez. Ne laissant voir que leurs yeux. Des vêtements sombres, un sac à dos chacun, des gants aux mains. Ils étaient parés.

Un coup d'oeil à sa montre, il était l'heure. La maison était dans le noir complet et c'était donc le signe que les occupants n'étaient pas là. Le couple avait une soirée ou un bal, quelque chose dans le genre en tout cas. Partie depuis assez de temps pour qu'il n'y ait pas de risque qu'ils fassent demi tour pour un oubli, les deux garçons avaient encore largement le temps nécessaire devant eux pour entrer et les dévaliser.

Crochetant la porte arrière, ils entrèrent en toute discrétion dans la grande maison. Se séparant pour couvrir plus rapidement la large surface de vie. Prem prit l'étage et son ami le rez de chaussé. Tout se passait bien pour le moment. Commençant par une première pièce : le bureau. Fouillant un peu à la recherche d'objets intéressant ou d'un coffre caché. Jetant un coup d'oeil rapide aux papiers sur le meuble, mais rien qui pourrait l'intéresser dans l'immédiat. Bien, suivante, la salle de bain. Un peu plus intéressant déjà. Une boite à bijoux encore ouverte, surement oubliée. Des parfums hors de prix, des accessoires pour cheveux qui devaient valoir leur prix.. Prem ne se gêna pas pour remplir son sac de toutes ces petites trouvailles.

Mais, alors qu'il revenait dans le couloir, un bruit se fit entendre à la porte d'entrée. Des voix et la lumière extérieure qui se déclencha. Se penchant sur la rembarde, il croisa le regard de son ami. Trop tard pour descendre maintenant.. Ne leur restait donc qu'à se cacher. Prem poussa la première porte qu'il croisa et entra dans une chambre. Refermant très doucement pour ne pas faire de bruit en entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Mince, c'était pas prévu que les propriétaires reviennent si vite.. Un imprévu certainement. C'était vraiment pas de bol pour eux ça !

L'oreille plaqué contre la porte, écoutant aussi silencieusement que possible, il ne fit pas attention à ce qui l'entourait ni même dans la pièce qu'il se trouvait.

Se croyant à l'abris, Prem ne prend pas le temps de regarder la pièce dans laquelle il se trouve. Ce n'est qu'en se retrouvant dans un faisceau de lumière et en entendant le petit éclat de voix qu'il se tourne vers la personne présente dans la chambre. Et merde, il aurait du vérifier avant d'entrer.. Les voix en bas sont un peu fortes, une dispute assurément. Il espère que son ami s'en sort mieux que lui, parce que le garçon commence par lui demander qui il est. Avant de se lever précipitamment et attraper une règle en métal..

Vraiment là ? Levant un peu les yeux au ciel, il lâche un petit soupir sous son cache cou. Ne sachant s'il doit s'amuser ou se désespérer d'une telle réaction. Sa voix commence à monter un peu. Trop même et il doit réagir très vite s'il ne veut pas se faire repérer. D'ailleurs, les parents semblent avoir arrêtés leur dispute en bas. Auraient ils entendu ? Non, sans doute pas encore. Mais, s'il continuait ainsi, l'un des deux finirait bien par monter à la chambre de leur fils.

Prem du donc réagir avec rapidité. Venant lui attraper le poignet de cette main tenant la règle, l'attirant dos contre son torse et plaquant son autre main sur sa bouche pour le faire tenir le silence. Le tenant fermement contre lui et assez près pour ne pas risquer de se prendre un coup dans le ventre ou ailleurs. Se collant de nouveau au mur et écoutant ce qui se passait à l'extérieur de la chambre. De nouveau, les voix des deux adultes se firent entendre et il fut soulager de constater que ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir monter.

- Tais toi ou tu risques de le regretter.

Ce n'est qu'un murmure non loin de son oreille, a travers le tissu qui lui couvre le bas du visage. La lumière les éclairant tous les deux, il peut observer son profil. Détaillant les traits qu'il pouvait apercevoir. Le jeune homme ne semblait pas désagréable à regarder, de ce qu'il en voyait en tout cas. Esquissant un sourire sous son cache cou.

Les voix s'éloignèrent un peu et de nouveau la porte se fit entendre. Une chance, ils semblaient décidé à se rendre à cette soirée et cela leur laisserait donc largement plus de temps pour visiter la maison. Enfin, en tout cas pour son ami, parce que lui allait sans doute devoir retenir ce jeune homme jusqu'à ce qu'il ait terminé, avant de partir au plus vite pour ne pas se faire attraper par la police. Ce serait ennuyeux ce genre d'incident.. Il ne pouvait pas se permettre de finir en prison. Ce qui était frustrant, c'est qu'il n'en était pas à son coup d'essai. Et leurs informations ne semblaient pas erronées. Le fils n'était pas censé vivre encore dans la demeure familiale, ils avaient vérifié !

- Pourquoi tu es là..

Un soupir lui échappe finalement. Continuant de le fixer tout en le maintenant encore contre lui. Ce n'était pas vraiment une question, n'attendant pas spécialement de réponse. Plutôt une constatation qu'il ne devrait pas se trouver ici normalement. Qu'il devrait être dans son propre appartement.

La menace de cette règle lui parait si ridicule.. Prem ne met pas longtemps à le maitriser, le gardant tout contre lui et une main sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Le jeune homme tape des pieds, semblant vouloir soit faire du bruit soit écraser les siens. De toute façon, il ne lui ferait pas bien mal puisque lui porte encore ses chaussures.. Des bottes de moto assez dures. Quand au bruit, ça ne semble pas attirer l'attention des parents, qui finissent par quitter à nouveau la maison.

Prem émet un grondement de mécontentement et un peu de douleur lorsqu'il se fait mordre la main. Le relâchant alors et le regardant s'éloigner. Tendant de nouveau la règle dans sa direction comme une menace. Pensait il vraiment pouvoir lui faire quelque chose avec un objet si basique ? Bon, après s'il savait se battre, un rien pouvait devenir une arme. Mais, il n'avait pas l'impression que ce soit son truc. Le garagiste ne se gêne pas le moins du monde pour le détailler. Laissant son regard observer son visage, descendant sur ses épaules, ses bras, le reste de son corps. C'est qu'il était carrément mignon en plus. Quel dommage que leur rencontre se fasse dans ce genre de contexte..

- Que je repose ce que j'ai pris avant de partir..?

Il hausse un sourcil, abaissant un peu le second. Avant d'émettre un léger rire en faisant un pas dans sa direction.

- Vas y. Crie. La maison la plus proche est à plusieurs mètres, j'aurai le temps de te faire ce que je veux avant que quelqu'un ne réagisse et ne vienne voir ce qu'il se passe.

Prem s'approche à nouveau et vient lui arracher la règle des mains. La jetant plus loin, près à esquiver s'il tentait de le frapper. Ses entrainements n'étaient pas inutiles depuis toutes ces années, sachant très bien se défendre ou même attaquer. Il lui attrape le bras et le pousse sans douceur sur le lit derrière lui. Face au matelas. Venant s'installer aussitôt sur ses hanches pour le bloquer. Attrapant ses deux poignets afin de les maintenir contre les draps, se penchant alors vers lui pour souffler à travers le tissu contre sa bouche.

- Pourquoi ne pas être un gentil garçon et simplement faire comme si tu n'avais rien vu ? Alors je partirais sans rien te faire et tu ne me reverra jamais.

Il relâche un de ses deux poignets pour venir abaisser son cache cou, dévoilant le bas de son visage, bien que de toute façon l'autre jeune homme ne puisse pas voir grand chose dans cette position. Ses lèvres approchant alors de son oreille pour souffler plus bas.

- Ou alors, on pourrait s'amuser un peu tout les deux. Qu'est ce que t'en dis ?

Evidemment, ce n'était pas le genre de Prem d'abuser d'une autre personne, mais ça le jeune homme ne pouvait pas le savoir. Bien qu'il fasse souvent dans l'excès pour certaine chose, le Thanawut se refusait à être vu comme un délinquant sexuel. Il vient déposer un baiser derrière son oreille, son souffle glissant sur la peau du fils de riche.

Pourtant, il se redresse d'un coup en entendant son ami l'appeler. Usant de son prénom d'ailleurs en lui demandant s'il était toujours à l'étage. Clairement, il ne savait pas non plus que le fils était présent, sinon il aurait été plus discret. Soupirant un peu, lui ayant pourtant déjà dit de ne pas l'appeler par son prénom.. Chose qu'il n'écoutait apparemment pas. Il plaqua sa main libre sur la bouche du garçon sous lui, regardant la porte comme si elle pouvait s'ouvrir à tout moment.

- Ouais, j'arrive ! Pars devant !

Un simple "Ok" lui fut donné en réponse et il pu entendre les pas dans l'escaliers. Preuve que son ami avait commencé à monter les marches. Attendant de ne plus entendre de bruit avant de baisser à nouveau les yeux sur le Saetan. C'était un peu ennuyeux qu'il sache comment il s'appelle..

Evidemment, il est hors de question qu'il repose le contenu de son sac à dos. Pas qu'il ait prit grand chose en soit, mais c'était tout de même des objets ayant un peu de valeur. Les bijoux se revendraient sans aucun mal et les flacons de parfum encore pleins ou presque également. Prem n'a aucun mal à le désarmer et éviter le coup que le jeune homme tente de lui donner. Le poussant sans douceur sur le lit, maintenant un de ses poignets contre le matelas alors que son autre main vient abaisser son tour de cou.

Comme il s'en doutait, le jeune Saetan refuse de fermer les yeux sur sa présence et ses vols. Le menaçant même de tout raconter à la police. Qu'il le fasse ! Il n'y avait de toute façon aucune trace de qui ils étaient. Portant des gants, cachant leur visage et n'ayant pas de casier. Le garagiste le menace donc à son tour en lui proposant de s'amuser un peu. Bien sur, il n'abuserait pas de lui, pas vraiment enclin à ce genre de comportement. Non pas que le jeune homme était désagréable à regarder, bien au contraire, mais les délits sexuels étaient bien plus fortement punis que les cambriolages. Et puis, il n'avait pas spécialement besoin de forcer un inconnu alors qu'il pourrait très bien trouver quelqu'un sans trop de mal.

Son ami l'interpelle, demandant si tout allait bien. Prem vient donc plaquer sa main libre contre la bouche de l'autre garçon pour qu'il ne se prenne pas à faire trop de bruit et donc se faire remarquer de son comparse. Ce serait ennuyeux que l'autre monte voir ce qu'il se passait, parce qu'il était bien moins sympathique que le brun avec ceux qui risquaient de les repérer. Il lui répond et attend d'être sur de ne plus entendre de bruit avant d'enlever sa main.

- Qu'est ce qui te fait penser que c'est mon prénom et pas un pseudonyme ? Mon prénom est un peu plus long que ça.

Esquissant un sourire, il avait murmuré près de son oreille. Son nez l'effleurant, avant de venir se poser contre son cou. Inspirant un peu son odeur, discrètement. Assurément, son parfum aussi était de très bonne facture.

- Par contre, moi je connais le tiens : Kittipat Saetan. Et mon ami aussi le connait. Nous savons également où tu vis normalement et où tu travailles. Je ne pense donc pas que tu sois en mesure de négocier quoi que ce soit.

Sa main libre vient cacher les yeux du jeune homme, lui relevant un peu la tête pour approcher ses lèvres de sa mâchoire. Effleurant à peine. Ne le touchant pas vraiment, mais laissant son souffle courir sur sa peau.

- N'as tu pas peur de ce qui pourrait t'arriver si jamais tu parlais de ce qui s'est passé ce soir à qui que ce soit ? La police ne pourrait pas grand chose pour toi, je peux te l'assurer.

Sans preuves et sans casier judiciaire, les paroles de Pat n'auraient pas tellement de poids. Prem et son ami n'auraient donc pas vraiment de problèmes par la suite, c'était certain.

Kittipat lui tient tête, se débat, continue de le menacer. Prem doit bien avouer que ça lui procure un petit frisson. Le jeune homme lui plait bien décidément. Si ce n'était pas dans ces circonstances, sans doute lui aurait il fait des avances. Mais, cela ne se ferait pas évidemment. Venant inspirer discrètement son odeur qui ne resterait qu'un vague souvenir plus tard, parce qu'ils ne se reverraient assurément pas. Ils étaient de deux mondes bien différents.

Il vient couvrir ses yeux de sa main libre afin qu'il ne puisse pas voir son visage alors qu'il lui relève un peu la tête et laisse ses lèvres remonter le long de sa mâchoire. Mais sans le toucher. Cependant, le jeune homme donne un coup en bougeant plus vigoureusement. Les dents de Prem tapent contre ses propres lèvres, mais aussi contre la mâchoire de Pat. Le voyant alors s'essuyer sur ses draps, avant de dire que maintenant il avait son ADN. Restant silencieux une seconde, il ne peut retenir son rire. Décidément, il lui plaisait bien ce gosse de riche.

- Fallait le dire que tu voulais ma salive..

Amusé, il garde une main sur ses yeux et place l'autre sur sa joue, son pouce glissant entre ses lèvres pour se placer entre ses dents afin de ne pas risquer une morsure pour la suite. Venant alors lui voler un baiser. Sa langue glissant dans le passage forcé par son pouce et caressant un peu la sienne. Ce contact ne dure qu'à peine une ou deux secondes, avant qu'il ne recule son visage et ne retire sa main pour le laisser refermer ses lèvres. Venant essuyer son pouce sur la petite tâche de sa propre salive, mélangeant les deux ainsi.

Prem remonte finalement son cache cou pour masquer à nouveau son visage et retire sa main des yeux de l'autre jeune homme. Continuant de le maintenir contre le lit en regardant un peu autour d'eux. Avant de remarquer un détail alors qu'il se débat encore. Kittipat porte une ceinture. Parfait. Esquissant un sourire sous le tissu, il vient lui détacher avec un peu de mal, tirant dessus pour lui enlever. Puis, lui met un premier bras dans le dos, attachant son poignet, avant d'approcher le second afin de l'attacher également. S'il se débat plus, alors il devra user d'un peu de force, mais essayera tout de même de ne pas le blesser.

- Une précaution pour que tu ne cherches pas à me rattraper ou que tu ne sautes pas directement sur le téléphone.

Ca serait dommage que les flics arrivent plus vite qu'ils ne partent après tout. Il n'aura qu'à crier quand ses parents rentreraient et ils le détacheraient. De toute façon, ils signaleraient sans doute le vol des objets manquants donc ça ne les surprendraient pas de voir leur fils attaché. Et ça leur donnerait une raison de ne pas lui en vouloir de ne pas avoir pu protéger mieux que ça leur maison.

Prem doit bien reconnaitre qu'il a de la volonté pour un jeune riche. D'autres se seraient contenté de le laisser partir tant qu'il ne leur faisait rien. S'amusant un peu du fait qu'il ait maintenant son ADN grâce à sa salive, le garagiste fait une chose qu'il n'aurait sans doute pas faite normalement. Voler ce qui s'approchait d'un baiser à Kitti était bien une première dans ce genre de situation. Enfin, d'un autre côté, ils ne croisaient personne en général dans les maisons qu'ils cambriolaient aussi..

L'autre garçon lui fait bien comprendre que ça l'avait dégouté et il ne dit rien, se contentant de chercher quelque chose.. Avant de tomber sur sa ceinture. Venant alors lui retirer pour attacher ses poignets dans son dos. Se levant de sa place maintenant qu'il ne risquait plus grand chose. Son regard se pose un peu plus sur ce que contient la chambre. Avisant les petits mécanismes sur le bureau et s'en approchant un peu.

La petite enceinte réagit aux paroles de Kittipat qui demande à son téléphone d'appeler la police. Futé. Il revient donc vers le lit, mais s'arrête en entendant du bruit en bas de l'escalier..

" Bon Prem ! Tu fous quoi ? T'as un soucis là haut ? "

Merde, son ami était revenu et il entendait déjà les pas dans l'escalier, sans doute avait il passé au moins la première moitié. Est ce qu'il verrait la lumière sous la porte de la chambre..? Il ne savait pas trop si c'était visible de là où il pouvait se trouver.

- Te fais pas remarquer..

A peine un murmure alors qu'il vient plaquer une main sur la bouche de Kitti une nouvelle fois pour qu'il ne se mette pas à crier ou autre.

- Ca va ! J'arrive ! Je t'avais dis de partir devant !

Soudain, une voix s'élève du téléphone sous le jeune homme. Ah, quand tout décidait d'aller de travers c'était pas à moitié hein.. Il passa sa main libre sous Kittipat afin de récupérer l'objet et le porter à son oreille.

- Oui ? Oh, la police ? Non, je n'ai pas composé votre numéro. Je suis désolé, sans doute une fausse manipulation. Oui.. Excusez moi encore.

Une fois que l'interlocuteur à raccroché, il glisse le portable dans sa poche arrière de jean et se baisse vers l'autre garçon pour lui parler d'une voix plus basse.

- Si tu veux pas qu'il vienne, fais pas de bruit.. Ok ?

Prem attend une seconde supplémentaire, entendant les pas dans l'escaliers et son ami l'appeler à nouveau. Alors, il se redresse en retirant sa main de la bouche du jeune homme et éteint la lampe. Avant d'ouvrir la porte de la chambre, restant dans l'entrebâillement pour voir son comparse déjà en haut des marches lui demandant ce qu'il foutait.

- Je regardais s'il y avait d'autres choses intéressantes, mais pas grand chose au final. Descend, j'arrive.

Il lui fait un signe de tête et son ami penche un peu la tête, suspicieux. Comme s'il cherchait à voir ce qui se trouvait dans la pièce derrière lui. Plongée dans le noir, si Kitti ne faisait pas de bruit, il n'aurait pas plus d'intérêt pour la chambre normalement.

Le plus jeune tente d'appeler la police, mais le retour de l'autre cambrioleur l'incite à ne pas faire de bruit malgré la voix qui s'élève dans le téléphone. Dommage pour lui, c'était pas passé loin pourtant. Prem glisse le portable dans sa poche de jean et entrouvre la porte de la chambre après avoir éteint la lumière et tente de faire partir l'autre jeune homme.

Ca aurait pu se passer dans le calme, ils seraient partit et tout serait retourné à la normale. Mais non. Des coups se font entendre à la porte après qu'une voiture se soit garée dans l'allée. Le téléphone vibre dans sa poche arrière et il lance un regard vers l'entrée. La lumière extérieure est déclenchée et la personne de l'autre côté s'énerve contre la porte et menace un certain Krit. Soupirant un peu, Prem sort le téléphone et avise le nom qui s'affiche. Bien que ce qui attire plus son attention soit la photo de Kitti avec un autre garçon, clairement en couple. Fronçant un peu les sourcils, vu l'humeur de l'inconnu, il pouvait facilement en déduire qu'ils devaient avoir rompu depuis peu..

- Ouais ? T'es qui toi ?

Prem ne s'est pas gêné pour décrocher. Sans doute que ça surprend le fameux ex de ne pas entendre la voix de Kitti parce qu'il met quelques secondes avant de lui retourner la question. Puis de demander après "son mec".

- Il est à la douche, je lui passerais le message si t'as quelque chose à lui dire. Et après, tu peux l'oublier, parce que c'est plus ton mec maintenant, mais le mien.

Si ça pouvait le motiver à partir afin qu'il puisse sortir avec son ami sans se faire repérer, il voulait bien mentir là dessus. Toute façon ce n'était pas comme s'il pourrait vérifier. Et si Kittipat voulait se rabibocher avec, il n'aurait qu'à le contacter plus tard et lui dire que c'était faux. Prem s'en moquait totalement pour l'instant.

- On est chez moi, normal donc qu'il soit pas à son appart'. Ca te pose un problème ?

L'autre cambrioleur regarde plus attentivement le garagiste. Encore plus suspicieux et avançant un peu dans le couloir en essayant de voir ce qu'il y avait dans la pièce derrière lui. Prem lui lança un regard noir, plissant un peu les yeux comme pour lui demander ce qu'il comptait faire..

Se permettant de décrocher le téléphone de Kittipat, il se fait passer pour son petit ami actuel. L'envoyant ailleurs en disant qu'ils sont chez lui. L'autre gars s'énerve plus encore contre la porte et contre celui à l'autre bout du fil. Avant de finalement quitter la propriété. La lumière extérieure s'éteint et il abaisse le portable en fixant son ami qui s'approche encore. Lui demandant ce qu'il cachait et à qui était le smartphone. S'il savait qui était ce mec qui était venu tambouriner aussi.

Prem lui répond que non, il sait pas et qu'il a simplement trouvé le portable dans un tiroir de la table de chevet. Qu'il n'y avait rien d'autre dans la pièce et qu'ils feraient mieux de se barrer maintenant. Ca faisait trop longtemps qu'ils étaient là. L'autre jeune homme plisse les yeux et tente de pousser la porte de la chambre. Mais, le garagiste pose une main sur son torse pour l'empêcher d'avancer.

- J'ai dis, tirons nous Ben.

L'autre recule alors d'un pas et hausse les épaules, avant de faire demi tour et redescendre vers l'entrée. Lui disant de se grouiller alors, qu'il allait pas l'attendre cent sept ans. Prem attend de le voir disparaitre en bas de l'escalier pour retourner dans la chambre, rallumant la lampe et son regard se posant alors sur les objets disposés sur le bureau. Un petit chat mécanique attire son attention et il tend la main pour venir le prendre délicatement. L'observant une seconde avant de le glisser dans la poche de son manteau. Se tournant alors vers Kitti, s'approchant un peu du lit.

- Désolé pour ton copain, tu n'aura qu'à lui dire que j'étais pas ton mec mais un cambrioleur. Puisque tu sembles vouloir en parler.

Pour le coup, Prem était plutôt sincère dans ses excuses, même s'il avait dit la dernière phrase sur un ton légèrement amusé pour ne pas paraitre trop sérieux. Il s'accroupit en face de lui pour venir capter son regard. Le fixant vraiment pour la première fois depuis qu'il était entré dans sa chambre.

- Je vais laisser ton portable sur le meuble de l'entrée, juste pour être sur que tu appelles pas dès que j'aurai quitté la chambre.

Puis, il se relève et pose une main dans ses cheveux à peine une seconde. Avant de se pencher un peu sur lui pour attraper le bout de la ceinture. Tirant dessus, ce qui resserre momentanément cette dernière, avant de la relâcher une fois que l'attache s'est enlevée. Ainsi, il pourrait libérer ses poignets en tirant un peu plus dessus par lui même.

Prem quitta ensuite la chambre, descendant rapidement les escaliers et n'oubliant pas de déposer le téléphone sur le meuble de l'entrée avant de filer vers la porte arrière. Espérant que Kittipat ne jouerait pas les héros en essayant de l'arrêter alors qu'il voulait juste quitter la maison pour rejoindre sa moto plus bas dans la rue.