(OOTD)|| Encore une soirée comme une autre à l'hôtel. Elle apprécie toujours autant les moments qu'ils passent ici. Leurs amis sont toujours de bonne compagnie. Et cette fois, ils ont fait attention à ne pas perdre le code de la boite où ils ont tous enfermé leurs téléphones. Non.

Après plusieurs jeux de sociétés plus ou moins sages, et quelques entorses à la pudeur qu'on devrait attendre d'eux, plusieurs petits groupes se sont formés. Et elle comme plusieurs autres filles se sont tournées vers un peu de danse, au rythme d'une musique au son dosé, suffisant pour être entendu, mais pas assez pour attirer l'attention, même si les suites sont assez bien isolées.

Un long moment passé à danser, avant que Kesarin n'aille chercher un autre verre, et se pose pour discuter avec deux de ses amis et son frère. Une nouvelle fois, elle finit par changer d'endroit et d'activité, avant d'aller jusqu'à la salle de bain pour se rafraîchir un peu et retoucher rapidement son maquillage, hors de question de ressembler à un panda, ça, non.

Et finalement, après un énième jeu, elle a quitté la suite pour prendre un peu l'air. C'est sur un escalier de secours qu'elle se retrouve. Elle sait qu'elle pourra rentrer à nouveau sans souci dans le bâtiment grâce au code qu'elle connaît bien. Elle inspire une bouffée d'air et se tourne quand elle entend du bruit s'approchant pour voir quelqu'un occupé à taguer le mur de l'hôtel. Elle ne le voit pas entièrement, car un foulard cache le bas de son visage. Mais il a l'air un peu trop bien habillé pour être un vulgaire tagueur. Elle s'intéresse ensuite à ce qu'il fait. Elle a entendu parler de la polémique que l'un de leur nouveau bâtiment a fait récemment. Ce ne sont que des rumeurs bien sûr, et Kesarin ne s'est pas vraiment intéressé à les vérifier, elle s'en moque un peu dans le fond, c'est égoïste sans doute. Mais elle est loin d'être parfaite.

Tsssk.
Une fleur. Ce type est en train de taguer la façade de l'immeuble pour une fleur. Alors que partout dans le monde, l'Homme saccage la nature et divise la forêt amazonienne par deux alors qu'ils ne font pas autant de dégâts. Enfin, si peut-être. Il y a beaucoup de bois dans leurs immeubles. Mais qui s'en fout ? De toute façon, la Terre est déjà mourante, cela ne changera plus. Un peu plus ou un peu moins, franchement. L'Homme a déjà merdé. Et de plus grosses entreprises qu'eux ne font rien, et ne suivraient probablement pas l'exemple qu'il pourrait donner. Alors quoi ?

« Eh toi ! Mais lâche ta bombe de peinture au lieu de salir le mur ! Tu veux savoir à quel point tu pollues toi aussi avec ton encre de peinture aux métaux lourds et le gaz contenu dans la bombe ?! ».

Non mais pour qui il se prend lui ? Il est quand même gonflé. Venir taguer la façade du bâtiment de sa famille alors qu'il est aussi terrible pour l'environnement qu'eux. S'il avait une entreprise, lui aussi polluerait sûrement, et lui aussi ferait peut-être disparaître une plante ou une espèce animale. Qu'est-ce qu'il croit ? Elle roule des yeux et croise les bras en le regardant.

(OOTD)|| Il ne tarde pas à réagir alors qu'elle commence à lui parler. Il stresse. Il flippe. Il se prend même les pieds dans ses bombes de peinture, se vautrant lamentablement. Elle rit, un peu, moqueuse. Mais Kesarin est en colère. Elle n'aime pas qu'on abîme leurs hôtels. Ils sont bien trop précieux, ils en prennent bien trop soin. La plupart des membres de la famille y contribuent à un moment ou à un autre. Qui est-il donc pour oser faire ça ?!

Il essaie de se relever, mais n'y arrive pas. Blessé ? Peut-être. De là où elle est, elle ne voit pas bien.

« Et qu'est-ce que t'en sais hein ? Qui te dit que les dirigeants de cet hôtel ne font pas des choses pour l'environnement hein ? Et puis, franchement, tu crois peut-être que tu es parfait et que tu vaux mieux qu'eux ? ».

Bon, en réalité, Kesarin doute vraiment que la famille fasse des choses pour l'environnement. À dire vrai, ce n'est pas réellement l'une de ses préoccupations. Mais peut-être d'autres membres de la famille y pensent-ils ? Elle pourrait poser la question par curiosité, cela ne coûte rien de demander. Elle n'en ferait pas un drame si c'était une réponse négative, franchement. De toute façon, la planète est foutue.

Elle s'approche de lui et tire un peu sur le sac pour prendre une bombe dans son sac. Elle lui montre avec agacement.

« Tu devrais peut-être balayer devant ta porte. Avant de protester. J'espère au moins que ton costard est un costard en tissu issu d'une production raisonné et pas du synthétique produit dans une usine... ».

Puisqu'il veut jouer à ça, elle peut bien titiller sur certains trucs, non ? Et puis de toute façon, ce n'est pas comme si elle était très préoccupée par la question, elle l'admet volontiers, donc elle ne se sent pas réellement offusquée par les attaques. Elle le regarde simplement. La tentation est assez grande de le bousiller d'ailleurs, ce costard, juste en appuyant sur le sommet de la bombe pour en vider une partie de contenu sur lui. Et d'ailleurs s'il s'approche trop, elle n'hésitera pas, son doigt est déjà bien placé comme il faut. Juste bien pour l'asperger ce sale scélérat. Maintenant qu'elle est plus proche, elle le voit un peu mieux. Dommage qu'il soit idiot, il est plutôt sexy.