Juste pour une nuit

Bangkok est une ville étonnante, dans laquelle on ne s’ennuie jamais. En comparaison, Mokpo est un véritable trou à rat. Je n’ai d’ailleurs plus la moindre affection pour ma ville natale. Après tout, c’est là-bas que mon cœur s’est définitivement brisé et c’est entre autres ce qui m’a poussé à fuir la Corée du Sud. C’est aussi pour cette raison que je collectionne les amants. Après tout, c’est dans les bras d’un homme qu’on arrive plus facilement à en oublier un autre. Pour le moment, ça me réussi plutôt bien. Ceux que je rencontre ne restent jamais bien longtemps dans ma vie mais ils sont divertissants. Et puis les Thaïlandais ont une saveur exotique pour moi et je ne conçois pas de me satisfaire d’un seul homme.

En parlant de Thaïlandais savoureux, il y en a un qui a attiré mon attention à plusieurs reprises, sans que je ne prenne le temps de l’aborder. Il faut dire qu’à chaque fois que mon regard s’est posé sur lui, j’étais déjà accompagné. J’ai beau être gourmand, je sais aussi être patient. Et puis, après l’avoir croisé à plusieurs reprises dans cet établissement où j’ai désormais mes habitudes, j’ai la quasi-certitude de savoir où le retrouver.

Je suis seul ce soir, lorsque je pousse la porte du nightclub où j’ai la certitude de pouvoir le trouver. D’ailleurs je ne mets pas longtemps à le repérer. Mon regard glisse sur son corps particulièrement attrayant avant que je ne me décide à m’approcher de lui. Sans formalité, sans manière, je m’accoude au comptoir et commande un cocktail avant de lui faire les yeux doux :
« Tu as du temps pour moi ce soir ? »
Mon entrée en matière à le mérite d’être direct mais quand je veux quelque chose ou quelqu’un, je fais en sorte de l’obtenir.