Je me suis levé aux aurores ce matin, bien avant Law. Il dormait encore lorsque j’ai quitté l’appartement. A moins qu’il ne soit encore assommé par les drogues qu’il lui arrive de prendre. J’aimerais bien qu’il arrête d’en consommer. Il dit qu’il n’est pas accro mais plus le temps passe, plus j’en doute. Chassant ces pensées de mon esprit, je profite du beau temps pour me dépenser. Je fume trop ces derniers temps et j’ai perdu pas mal de cardio. Voilà ce qui arrive quand on passe plus de temps à faire de la musculation que du jogging mais je vais veiller à ne plus négliger cet aspect de mon entrainement. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai sécher le travail. De toute façon je suis le patron et soyons franc, je ne fais pas grand-chose quand je suis au bureau. Autant laisser les spécialistes faire leur travail !

Le parc Lumphini est l’endroit idéal pour s’entrainer, courir et se dépenser. D’ailleurs je ne vois pas vraiment le temps passer tant que je suis occupé et ce n’est qu’à bout de souffle, que je m’accorde enfin une pause. D’ailleurs je réalise que mon téléphone n’a absolument plus de batterie. C’est bien ma veine ça ! Comment j’ai pu être si négligeant ? D’autant plus que j’en aurais eu besoin pour rentrer chez moi parce que clairement, je suis incapable de me repérer dans cette ville sans GPS. Je pourrais bien entendu prendre un taxi et lui donner mon adresse, si seulement je la connaissais. Incroyable non ? Je suis incapable de donner le nom de ma rue. D’habitude, je n’en ai pas besoin puisque Law est là pour s’occuper de ce genre de chose, mais ça va me revenir. Ce n’est quand même pas si compliqué de retrouver son chemin.

Je regarde autour de moi tout en cherchant le chemin que j’ai emprunté pour arriver jusqu’ici. Est-ce possible d’être aussi étourdi ? J’ai couru en étant perdu dans mes pensées et voilà que je ne sais plus par où aller ! Posant mon regard sur chaque visage, je décide d’aborder un homme qui a l’air d’avoir mon âge.
« Salut ! »
Je lui adresse mon plus beau sourire avant de reprendre :
« Excuse-moi de te déranger mais je ne sais pas de quel côté aller pour prendre la sortie du parc la plus proche de Victory monument. »
Oui parce que si je ne connais pas mon adresse exacte, je sais au moins dans quel quartier je vis. Je veux bien être étourdit mais il y a quand même des limites. Bon, je dois avouer que le nom est assez facile à retenir contrairement à d’autres noms Thaïlandais qui me donnent bien du mal. Et pourtant, je me débrouille bien dans cette langue.

Je savais que j’étais perdu mais je ne me doutais pas d’à quel point. Si bien qu’un rire nerveux m’échappe lorsqu’il m’annonce que je ne suis absolument pas du bon côté. Je ne suis pas contrarié, juste impressionné par mon déplorable sens de l’orientation. Heureusement que j’ai pris la peine de demander mon chemin, sinon j’aurais été capable de me perdre davantage en m’enfonçant au hasard dans un des quartiers de la ville.
« Oui on dirait bien que je suis perdu. C’est la première fois que je viens courir ici. »
Et j’imagine qu’on devine à ma tête et à mon accent, que je suis étranger. C’est peut-être pour ça qu’il me propose gentiment de m’accompagner jusqu’à la bonne sortie. Immédiatement un large sourire se dessine sur mes lèvres et je ne tarde pas à me présenter.
« Au fait, je m’appelle Yu Yan Long. Mais en général on m’appelle juste Yan. »
Je peux comprendre que les noms chinois puissent être perturbant. Je suis moi-même déboussolé par les noms thaïlandais.
« D’habitude je sors avec l’ami avec qui j’habite mais aujourd’hui j’ai cru pouvoir me débrouiller seul. On dirait que j’ai surestimé mon sens de l’orientation. »
J’évite quand je peux, de dire que Law est mon garde du corps. En général ça intrigue un peu trop les gens.