Est-ce que ce n’était pas ta soirée préférée pour faire la fête ? Oh oui.
Mais pour de vrai ? Tu étais capable de t’amuser n’importe quel jour dans la semaine, en général ça n’impactait pas plus que ça tes notes (ou alors, si tu abusais vraiment, pour compenser, tu ouvrais un peu tes bouquins et c’était suffisant). Cependant, quand tu sortais le samedi soir, tu avais l’impression que… tout était permis.
L’interdit était encore plus tentant, normal non ?
Après tout, tu n’avais que 22 ans, si tu ne profitais pas de ta jeunesse maintenant, quand est-ce que tu aurais l’opportunité de le faire ?
Pour préparer ta merveilleuse soirée qui s’annonçait, tu avais évidemment checké du côté de ta fratrie pour voir s’ils étaient libres pour une petite virée de vitesse… Tu fus un peu attristé de te prendre un refus, mais, ce n’était que partie remise (tu les avais aussi peut-être avertis trop tard…) tu comptais bien aller faire ton joyeux petit pot de colle, ou ton ‘’chaton en manque de caresses’’ comme certains de tes amis te surnommaient.
Pas découragé pour autant, tu contactas tes habituels compagnons et adversaires sur le bitume et c’est ainsi que tu fus averti d’une course clandestine de rue ou ‘’street racing ‘’. Ces courses étaient illégales oui… Dangereuses ?... Un peu. Mais n’étaient admis que des conducteurs avertis, capable de participer sans provoquer d’accidents (bah oui, le but n’était pas d’impliquer des civils innocents, d’abîmer les voitures et d’attirer l’attention de la police). Et jusqu’à maintenant, ton petit groupe de joyeux runners n’avaient eu à déplorer aucun incident.
Et pourtant… Slalomer entre les voitures dites de civils, c’était l’une de vos nombreuses pratiques. Même si en général, les zones assez isolées étaient privilégiées.
Pour cette sortie, tu choisis de prendre ta ferrari, ta chouchoute. Ah, tu n’avais pas tant de voitures que ça, tes parents te freinant énormément de ce côté-là. Surtout au vu de l’utilisation que tu en faisais… Tu n’avais qu’une hâte, c’était d’être totalement indépendant à la fin de tes études, pour pouvoir un peu plus dilapider des sousous dans de magnifiques carrosseries…
Niveau tenue, tu avais passé un long moment dans ton grand dressing, mais une fois tes habits sélectionnés et ta douche prise, ta séance de makeup s’écoula plus rapidement. Tu étais pressé après tout ! Ta coiffure te prit un peu plus de temps, mais ! Tu avais quand même réussi à être prêt à l’heure.
Tant mieux, tu n’aimais pas être en retard. Bijoux ? Check. Localisation gps du run ? Check.
En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, tu quittas ta luxueuse résidence pour gagner le lieu tant désiré pour ta soirée. Tu n’avais pas consommé d’alcool, tu préférais en général être sobre pour ça, les sensations étaient beaucoup plus grisantes~ La boisson attendrait la suite de la soirée, sans doute une bonne after dans un hôtel, ou un club… Ou une fête privée, le lieu importait peu finalement. Et puis plutôt mourir que d’abîmer l’un de tes bébés dans un accident à cause de ton taux d’alcoolémie ! Oui et blesser des inconnus aussi… T’étais pas un monstre quand même…
Enfin arrivé, tous tes potes salués, tu repris place derrière ton volant pour commencer les courses à un rythme effréné. Petit à petit, les run se déplacèrent non loin d’une petite ville. Parfois vous étiez amené à en traverser une ou deux selon les parcours imposés, rien de bien méchant…
Pourtant, sortie de nulle part… Une voiture de police. En pleine course ! Et comme de par hasard, pendant que tu menais aisément en bon premier… Alors pour éviter d’abîmer ta bécane tu fus obligé de t’arrêter après une courte course poursuite. Ton jeu d'accélération, de freinage, de dérapage, de contrôle de vitesse... Tout indiquait dans ta conduite que tu étais un excellent conducteur dans ton milieu, un connaisseur du terrain et de ce genre de jeux du chat et la souris.
Sans doute que tu aurais pu t’en tirer au vu de ton moteur puissant, mais vraiment, tu ne voulais PAS UNE égratignure sur ta voiture de sport. C’était sans aucun doute ton côté maniaque…
Tu préférais largement payer une contravention et te faire arrêter, après tout, ça faisait parti de ton budget plaisir. Fallait prévoir, ça venait obligatoirement avec le street racing.
Soupirant doucement avec une petite moue boudeuse sur ton visage, tu baissas la vitre teintée de ton bolide avant de te rendre compte que… Eh bien, le policier qui t’avais attrapé… T’avais déjà attrapé d’une autre manière, il n’y avait pas si longtemps. Ton petit cœur d’artichaut rata un battement, un sourire à la fois chaleureux et enjôleur déforma tes lèvres pulpeuses recouvertes de gloss.
« Hsiao-Chun ! Si j’avais su que c’était toi, je me serais arrêté plus tôt ! Je t’ai manqué depuis la dernière fois ?~»
Loin de vouloir le draguer pour éviter de te faire arrêter, tu étais réellement heureux de le revoir. Bon… Tu avais vraiment eu mal quand il t’avait repoussé après vos parties de jambes en l’air (il ne voulait pas d’une vraie relation et ne te l’avait pas vraiment signalé avant de te faire grimper aux rideaux), mais… Tu comprenais, un peu. Il ne faisait pas parti de tes ex à t’avoir méchamment brisé le cœur…
Et puis malgré son âge, il était quand même super craquant~ Alors non, tu n’étais pas devenu enjôleur pour le manipuler, ce n’était pas ton genre. Et puis ce n’étais pas comme si c’était la première fois que le policier te mettait la main dessus durant une course…
Est-ce que c’était le destin ?... Si Kesarin t’entendait, elle critiquerait gentiment ta tendance un peu trop exagérée au romantisme à l’eau de rose… Et pourtant… ça ne te dérangerais pas, de retomber dans les bras du trentenaire. Malgré son métier et le nom de ta famille. Votre potentiel couple serait une espèce de Roméo et Juliette des temps modernes~
La loi était la loi, et même si certaines règles me paraissaient absurdes je n'avais pas d'autre choix que de les faire respecter soit par une jolie amende ou par un simple avertissement quand ce n'était pas un récidiviste ou juste une petite faute qui n'avait tué personne. Mes collègues me disaient que j'étais trop laxiste mais j'aimais croire que les gens n'étaient pas assez débiles pour faire deux fois la même erreur. En vrai, c'était souvent le cas. Il m'était déjà arrivé d'arrêter plusieurs fois le même individu et finir par lui coller une amende. Il ne fallait pas trop abuser de ma gentillesse à la fin. Ce soir là c'était encore mon tour de patrouiller, je détestais être affecté à cela car les soirées pouvaient être longues. Il ne se passait pas souvent quelque chose à ce moment là de la journée, ou du moins dans les quartiers où l'on m'envoyait. La seule chose positive c'était que j'avais le droit de faire cela tout seul, pas de baby-sitter pour s'assurer que je n’allai pas me faire kidnapper.
Alors que j'étais en train de rouler, la radio de la police m'informa qu'il y avait une course en dehors de la ville. Même si ce n'était pas en pleine rue, il pouvait toujours il y avoir un accident, et parfois les runners traversaient tout de même des patelins. J'allai encore être le policier chiant de service, honnêtement le fait qu'il fasse des courses de voitures illégalement ne me dérangeait pas. Mais plus le fait qu'il y avait un risque d'accident. On ne savait jamais, comme dirait l'autre. J'arrivais pile poil au bon moment, coupant la route à une Ferrari que je reconnaissais facilement. Je poussais un soupir, sachant que le conducteur n'allait pas s'enfuir. Il n'avait de toute façon pas intérêt.
- Nakharin...j'ai plutôt l'impression que c'est toi qui le fait exprès pour me croiser
Rétorquais-je avec un léger sourire en coin. Si je me permettais ce genre de blague c'était parce que je connaissais bien le jeune homme. Même très bien d'ailleurs. Notre rencontre ne s'était pas faite dans un poste de police, loin de là. Bien qu'il aurait surement aimé que je lui passe les menottes. Mais ce n'était pas du tout mon délire ce genre de chose. Au final, on avait seulement couché ensemble, j'avais bien fait comprendre à Nakharin que je ne souhaitais pas être dans une relation. Je ne m'étais pas encore remis de ma séparation avec mon ex.
- Tu ne devrais pas être en train d'étudier plutôt que de t'amuser à faire des courses d'ailleurs ? Sérieusement, tu as de la chance de toujours tomber sur moi, certains de mes collègues seraient moins sympas et te confisquerait même ton véhicule.
J'essayais de lui faire comprendre qu'un jour il ne s'en sortira pas à chaque fois. Et il était hors de question que je plaide en sa faveur s'il finissait en cellule. Je n'avais de toute manière pas le grade pour cela.
Tu aurais dû reconnaître ce fameux coup de volant… Hsiao-Chun était un très bon conducteur, il te l’avait montré à de nombreuses reprises. Et tu n’avais jamais cherché à le défier, pas par peur, mais bien parce que tu ne voulais pas risquer d’abîmer ta carrosserie.
C’était…
Juste hors de question.
Mais tu étais curieux, quand même. Qu’est-ce qu’il valait réellement sur le terrain ? Parce qu’en général, tu te couchais tout de suite, mais pour une run ? Est-ce qu’il serait capable de suivre ? Est-ce qu’il te battrait ? Pas sûr… Tu étais l’un des meilleurs de Bangkok (et ta sœur en faisait aussi partie).
Un jour, peut-être que tu aurais l’occasion de l’affronter sur un circuit. Sur la route ça te paraissait beaucoup plus improbable.
« Je ne me permettrais jamais… Mais c’est une idée ! Hsiao-Chun, on ne se voit jamais… »
Il t’avait certes repoussé après que vous soyez devenus intimes lorsque tu avais voulu lui montrer un intérêt amoureux et non pas uniquement sexuel, mais il n’avait pas été blessant, et il ne t’avait pas menti non plus.
ça avait été douloureux, car même en une soirée tu étais capable de t’accrocher à quelqu’un, mais la souffrance avait été amoindrie. En quelques jours tu t’en étais remis, même si tu t’étais remis en question : Pourquoi personne ne voulait de toi ? Ton premier amour t’avait jeté de la pire des manières… La quasi la totalité de tes ex te trompaient (tu les avais quitté pour ça)… Et ton actuel ami Aemu avait essayé de sortir avec toi avant de t’avouer qu’il n’éprouvait pas d’amour à ton égard.
Tu étais incapable de garder un homme, et encore moins un homme fidèle.
Te souvenir de cette vérité te mina un peu le moral, mais tu tentas de camoufler tes yeux un peu brillants en retirant les clefs pour couper le moteur. Ainsi, toutes les lumières s’éteignirent, et la musique avec.
« En tant qu’ami bien sûr ! Ne t’inquiète pas, je suis passé à autre chose depuis le temps ! »
Hmm… Ce n’était pas totalement vrai. Tu t’étais sorti de la tête de sortir avec lui, oui, mais tu ne pouvais pas t’empêcher de rêvasser lorsque tu le croisait. Il était mignon, et il avait l’air gentil.
Enfin…
Tu n'étais pas très doué pour juger la fidélité et la gentillesse d’un homme, mais tu essayais quand même.
Et Hsiao-Chun avait l’air de quelqu’un de bien, voilà.
Son sourire en coin provoqua un mini pincement à ton cœur et tu reniflas discrètement (ou tout du moins, tu essayas) avant de chercher tes papiers. Le policier te connaissait bien maintenant, mais peut-être qu’il aurait envie de suivre la procédure, de contrôler tes papiers et de vérifier que tu n’avais pas bu. Tu ne buvais jamais au volant et Hsiao-Chun avait pu le vérifier de nombreuses fois, mais qui sait ?
Tu passas nerveusement ta main (qui est relativement petite pour une main d'homme) dans tes cheveux tout en tendant tes papiers de l’autre à Hsiao-Chun en faisant une petite moue.
« Tu ne peux pas demander à un étudiant d’étudier un samedi soir ! J’ai de plutôt bonnes notes aux examens, alors… J’essaye de me détendre sur mon temps libre ! »
Te confisquer ton véhicule ?... C’était absolument inenvisageable ! Tu avais reçu ta ferrari pour ton anniversaire, dès lors que tu avais eu ton permis. Tu savais que les avocats de la famille Chinda seraient tout à fait capable d’empêcher pareil scénario, mais tu n’en fis pas mention, ne souhaitant pas titiller le trentenaire. Tu te doutais bien qu’en tant que policier, il ne devait pas forcément adorer ce genre de… Pratique.
« Et oui j’ai de la chance ! Je sais que tu es quelqu’un de gentil~ Et puis tu sais aussi que l’on fait attention à ne blesser personne ! »
Et ça c’était totalement vrai. Tu ne te voyais pas vivre avec la mort de quelqu’un sur la conscience.
« Tu sais, je suis sûr que tu serais plutôt bon sur un circuit ! »
Tu murmuras pour toi, sans être sûr que le policier ne t’entende pas :
L'étonnement s'afficha sur mon visage suite aux paroles de Nakharin. Je n'avais jamais pensé qu'il souhaitait qu'on se voie en tant qu'ami - surtout après la réaction qu'il avait eu suite à mon rejet. Ce petit était un gars bien et je ne voulais pas qu'il soit blessé à cause de moi. Même s'il disait être passé à autre chose, je savais que c'était compliqué de tourner la page. Je n'étais qu'un crush dans sa vie mais Nakharin avait l'air d'avoir un cœur facilement saisissable.
- Oh et bien ça me ferai plaisir de boire un verre avec toi
Déclarais-je avec un sourire. Ce n'était pas du tout étrange d'avoir une relation amicale avec une personne avec qui on avait partagé une nuit. Certaines pouvaient penser que c'était malsain, mais tant que les choses étaient claires entre nous je n'avais aucun souci. Je ne comptais pas ignorer l'étudiant de mon côté et faire comme si il ne s'était rien passé. Ce n'était pas mon style et puis il fallait bien quelqu'un pour l'arrêter lorsqu'il faisait des courses sur la route. De ce que je me souvenais, Nakharin souhaitait travailler après ses études dans l'automobile. Il ne faisait pas des courses simplement parce que ça l'amusait, il y avait aussi une sorte de passion derrière. C'était bien pour cette raison que je croyais volontiers que son groupe n'avait l'intention de n’écraser personne lorsque l'étudiant me l'avait expliqué la dernière fois. Mais tout mes collègues n'étaient pas aussi conciliant. Surtout que ce jeune homme n'était pas n'importe qui. Si certains feraient sans aucune hésitation des courbettes en voyant le nom sur les papiers du véhicules, d'autres en profiteraient pour justement se défouler sur le fils Chinda. De mon côté malgré mon aversion pour les gangs, j'avais appris à ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. Et Nakharin n'avait pas l'air d'être un tueur.
- Hum...j'espère bien ! C'est important les études
Parfois je parlais vraiment comme un vieux mais je pensais réellement mes propos. Avec un bon diplôme, il y avait plus de chance de trouver un boulot et d'éviter de faire des conneries pour survivre. Cela me ferait mal au cœur de voir Nakharin derrière des barreaux. Il se ferait démonter en deux secondes par les brutes de la prison.
- Ma gentillesse me perdra...
Je lâchai un soupir avant de rajouter.
- Tant que vous continuez à faire attention toi et tes copains je n'ai rien à redire
Je lui redonnais ces papiers que j'avais vaguement vérifiés à vrai dire, vu que je les connaissais déjà par coeur. Je regardais simplement si entre temps il n'avait pas eu une infraction ou un retrait.
- Tu serais étonné
Rétorquais-je avec un sourire. J'étais flic mais je n'étais pas né policier. Je n'étais pas non plus un adepte des procédures et il m’était déjà arriver de faire des courses-poursuites. Je m'approchais de la voiture, appuyant sur le toit pour me pencher vers l'étudiant.
- Je n'avais pas les moyens de me payer une ferrari mais j'ai fait pas mal de courses de motos quand j'étais ado.
Avouais-je en lui faisant un clin d'œil. Ma copine de l’époque en revanche n’était pas très fan mais je n’avais jamais voulu arrêter pour ses beaux yeux.
Tu ne pensais pas du tout que Hsiao-Chun aurait accepté aussi simplement de te revoir. Ce n’était que pour boire un verre et discuter de choses et d’autres sans aucun sous-entendu, tu le savais bien… Et tu n’en demandais pas plus ! Il avait été très clair, et tu ne voulais pas aller à l’encontre de sa volonté !
Si tu avais su qu’il était si ouvert, tu lui aurais demandé avant. Tu n’avais pour ta part aucun problème à côtoyer des personnes qui avait partagé tes draps, de manière régulière et strictement amicale. Un peu comme pour Aemu. Tant que les personnes en question ne t’avaient pas fait souffrir, ou que tu les considérais comme gentille et honnête… C’était un plaisir de les revoir.
Tu avais ce besoin depuis tout petit qui te poussait à chercher l’amour et l’affection des autres. Lorsque tu étais jeune, ça se manifestait par les nombreux câlins que tu demandais à tes frère et sœur. Et maintenant, tu étais autant tactile avec tes amis, qu’avec ta fratrie…
Tu avais également beaucoup d’amour et d’affection amicale à donner.
Surpris toi aussi par la réponse de ton aîné, tu souris doucement en tripotant pensivement ton volant, toujours aussi doux sous ton doigté délicat. Qu’est-ce que tu aimais ta voiture. Les voitures en général d’ailleurs.
« Si j’avais su que tu dirais oui, je t’aurais proposé quelque chose bien avant ! Pour fêter ça, je t’offrirai ton premier verre ! »
Tu n'avais pas forcément osé lui proposer également, car tu connaissais son métier, et les frictions qu’il pouvait y avoir entre certains membres de ta famille et la police en général. Tu ne connaissais pas les affaires précisément, mais tu savais que les désaccords pouvaient aller loin.
Ton sourire s’agrandit, puis se transforma en une petite moue boudeuse. Tu te retins de lever les yeux au ciel, comme parfois tu pouvais le faire lorsque par exemple tes parents te servaient le même discours sur les études. Tu étais un excellent élève, meilleur élément de ta promo, mais pour autant tu n’aimais pas forcément les longs discours sur le besoin d’étudier dur et de moins faire la fête.
Tu avais des facilités, et même si tu travaillais quand même beaucoup, c’était toujours largement moins que la plupart de tes camarades de promo. Tu t’y étais habitué, et parfois tu étais même un peu fainéant. Et tant que ça n’impactait pas négativement tes notes, tu ne voyais pas l’intérêt de changer.
Tu n’avais pas forcément conscience que des policiers mal intentionnés pourraient penser à te martyriser un peu par rapport à ton nom de famille. Tu avais grandi dans un milieu beaucoup trop privilégié et protégé. Ta sœur était beaucoup plus avertie que toi sur ce coup-là.
« 31 ans c’est encore jeune Hsiao-Chun ! Tu parles comme mes parents… »
Cette conversation légère te ferait presque oublier toutes tes peines de cœur précédentes. Toutes tes ex-conquêtes n’avaient pas été mauvaises avec toi, à commencer par le policier en face de toi. Tu savais bien que le problème ne venait pas d’eux, mais de toi. Mais tu ne comprenais pas comment briser cette espèce de malédiction. Tu tombais vite amoureux et on te brisait le cœur presque tout aussi vite.
Maintenant que Hsiao-Chun acceptait d’approfondir votre relation sur le plan amical, tu pourras lui demander des conseils sur tout ça. Peut-être qu’il pourrait te faire comprendre quelque chose qui sait ? Il avait presque 10 ans de plus que toi, c’était largement suffisant pour avoir plus d’expérience que toi au niveau amour.
Le cœur toujours un peu serré, tu relevas un peu ton regard vers le policier, attendant la suite de sa phrase tout en récupérant tes papiers qu’il avait vérifié en diagonale d’après toi. Rien d’étonnant là-dedans.
Tu fus agréablement soulagé lorsqu’il t’annonça que tu étais libre de repartir. Tu ne t’inquiétais pas réellement pour ton permis ou quoique ce soit d’autre comme tu le connaissais bien maintenant, mais tu voulais éviter d’être en froid avec lui. Tu n’aimais pas tellement la confrontation avec les gens que tu appréciais.
« C’est vrai que c’est super gentil… Si tu n’étais pas en service, je t’inviterais à boire un verre avec plaisir ! »
Mais tu te doutais bien que le trentenaire n’était pas du genre à boire pendant son service. Enfin, c’est l’impression qu’il donnait.
Ton cœur qui était torturé quelques minutes auparavant, s’apaisa légèrement. Tu rangeas tes papiers dans ta boîte à gants avant de nouveau te pencher légèrement à travers la vitre abaissée de ton bolide.
« On continuera à être prudents, c’est promis ! »
Tu reniflas une seconde fois, encore discrètement (tout du moins tu l’espérais), espérant que l’humidité de ton regard ne serait toujours pas visible, parce que là, Hsiao-Chun était bien trop proche de ton visage. Si tu étais toujours intéressé par lui de manière romantique, tu aurais eu un gros coup de chaud d’ailleurs. Et tu aurais peut-être eu tes joues en feu.
Là tu étais simplement plus apaisé, parce que malgré tout, tu restais quelqu’un de très tactile.
« étonné ?... »
Tu reculas très légèrement ton visage, un peu effrayé à l’idée qu’il aperçoive quoi que ce soit sur ton visage. Tu n’avais pas envie de l’inquiéter, ou qu’il pense être le fautif de ton état.
Tu n'avais simplement pas de chances en amour, et en plus, tu étais très émotif.
Encore plus surpris par sa révélation, tu sentis ton cœur rater un battement.
MINCE !
Maintenant tu rêvais de pouvoir te mesurer à lui sur le bitume. C’était sûr qu’il avait déjà une expérience dans ce domaine-là ! Dès sa première intervention lors de tes runs, tu avais senti un réel talent. C’était bien dommage qu’il ne l’utilise que pour la police… Mais il avait accepté l’invitation de boire un verre, alors peut-être qu’un jour, tu le convaincras de te rejoindre au moins sur un circuit pour t’affronter. C’était bien différent que de conduire en circulation libre, comme tu l’avais fait ce soir… C’est d’ailleurs pour ça que tu préférais les runs aux courses sur circuits…
Mais ça serait mieux que rien.
« J’aurai bien aimé te voir à cette époque ! »
Tu t’emportas l’espace de quelques minutes, à parler mécanique en comparant moto et automobile, avant de te rendre compte que tu avais monopolisé la parole pendant un bon moment. Gêné de t’être montré autant passionné, tu te sentis un peu rougir.
« Désolé, je me suis un peu emporté ! »
Tu te sentais vraiment mieux. Finalement, même si tu n’avais pas passé tant de temps que ça avec le beau policier, tu devais admettre que sa sociabilité t’avait apporté la chaleur humaine nécessaire pour ne pas finir par fondre en larmes.
Nakharin avait beau faire partie de la famille Chinda, il était différent. Cela se voyait qu'il n'avait rien d'un mafieux ou alors il cachait bien son jeu. Mais je n'avais vu que de la pureté et de la gentillesse jusqu'à présent. Honnêtement, s'il avait été mauvais, l'étudiant se serait simplement enfui avec sa caisse. Et je n'aurai pas pris la peine de le poursuivre, sachant pertinemment que ma voiture était moins rapide que la sienne. C'était bien pour cette raison que cela ne me dérangeait pas de devenir ami avec lui. J'espérais aussi que cette nouvelle relation ne lui donnerait pas de faux espoir nous concernant. J'avais été clair l'autre jour mais bon...J'avais l'impression que Nakharin s'attachait un peu trop rapidement.
- Je note ! Tu as intérêt à tenir parole
Rétorquais-je avec un sourire accompagné d'un clin d'œil. Nous avons presque dix ans de différence mais ce n'était pas pour autant que je le traitais comme un gamin. Déjà, il ne se serait rien passé entre nous si ça avait été le cas. Même si parfois je m'exprimais comme un véritable adulte, j'étais plutôt un adolescent irresponsable sur certains points. Je grimaçais légèrement lorsque Nakharin me compara à ses parents. C'était pour dire que j'en faisais trop ? Je pensais surtout à l'avenir du jeune Chinda. Faire des courses de voitures c'était bien sympa mais il fallait aussi un boulot plus tranquille. Je supposais qu'en tant que fils de riche, il n'aura aucun mal à trouver ça. Voir de ne pas travailler du tout. Alors que moi je me tuais à courir après des délinquants et des criminels. Malgré ce qu'il était en train de faire avec ses amis, Nakharin ne faisait pas partie de ces deux cases. Certes, ce n’était pas très légal mais il n'y avait pas eu d'accident encore et tous les papiers du véhicule étaient en règle. Ce qui n'aurait pas empêché mes collègues de coller une amende à l'étudiant ou de le mettre en garde en vue pour lui apprendre la vie. Ma générosité me perdra surement un jour.
- Malheureusement je ne bois pas quand je travaille mais je n'ai pas oublié que tu dois m'offrir un verre un de ces quatre
Je lui rendais ses papiers qu'il rangea dans la boîte à gants de son véhicule. J'avais un peu l'impression qu'il essayait d'éviter de me regarder mais c'était surement mon imagination. Je hochais la tête lorsqu'il me confirma que lui et ses potes continueront d'être prudents. Je ne m'étais pas attendu à ce que Nakharin fasse des suppositions sur mon talent dans une course. Mais il n'avait pas réellement tort non plus. Je m'étais rapproché de lui, haussant un sourcil lorsqu'il recula comme si je m'apprêtais à le mordre. Je ne disais rien là dessus et lui confiais que dans une autre vie, je faisais des courses de motos. Je n'avais pas imaginé que cela lancerait le jeune homme dans un exposé sur la moto et la voiture. Il avait l'air très passionné mais je l'écoutais quand même, sans pour autant parfaitement tout comprendre.
- Juste un peu
Soufflais-je en riant. Enfin, si cela avait permis à Nakharin de se détendre un peu.
- Je suis pas un expert comme toi sur le sujet mais c'était impressionnant. As-tu d'autres talents cachés ?
Hsiao-Chun avait beau être un policier et toi un Chinda, il te parlait… Normalement. Il ne faisait pas usage de manière excessive de formule de politesse, et il ne cherchait pas non plus à te faire la guerre. Pourtant, lui comme toi devait savoir que ta famille ne trempait pas forcément dans des affaires considérées comme étant très… Légales.
Tu n'étais pas impliqué personnellement, et tu ne connaissais pas les détails des affaires familiales. Ce n’était rien qui pourrait te correspondre, au fond de toi tu le savais, et c’était peut-être pour ça que toi qui étais si casse-cou et curieux, tu restais à ta place, cherchant juste à vivre une vie plutôt banale finalement, en suivant les études que tu voulais, en vivant avec tes frère et sœur, et en recherchant le grand amour.
Oui, Hsiao-Chun était quelqu’un de bien, à croire que tu n’arrivais qu’à attirer les bonnes personnes pour les amis, mais pas en tant qu’amant et petit ami.
Tu ne savais pas si c’était une bonne chose… ?
Tu échappas un petit rire lorsque ton aîné refusa poliment ton invitation pour le moment. C’était logique et plutôt normal. Tu avais déjà un peu cerné l’homme en face de toi, et s’il était bordélique et peut-être un peu immature sur certains points, il avait l’air d’un homme droit dans ses bottes. Auquel cas, il t’aurait utilisé comme bon nombre d’hommes avant de te jeter, car pas intéressé.
« Hmm, je m’en doutais ! Tu veux que je te passe mon numéro ? ça sera plus pratique que d’attendre de se recroiser sur la route ! »
Parce que ça arriverait, sans aucun doute. Tu aimais les sensations fortes, et Hsiao-Chun faisait parfaitement son travail, du moins, à ta connaissance, et te concernant.
Le moral toujours un peu dans les chaussettes (eh bien oui, les courses étaient censées te remonter le moral, mais la tienne avait été avortée), le fait de parler mécanique avec Hsiao-Chun qui semblait pouvoir suivre au moins un peu, ça t’avait redonné du baume au cœur. Surtout en voyant le jeune homme rire, même si c’était un peu à tes dépends. Tu te sentis rougir de gêne, te sentant un peu comme un enfant qui s’était s'enthousiasmé sur une chose sans importance.
« Hm… J’aime beaucoup la photo ! Je fais du piano depuis tout petit et… J’ai fais plus de 10 ans de taekwondo ! »
Tu avais un plutôt bon niveau, et tu avais même fait quelques compétitions… Mais comme tu détestais te battre, que tu ne supportais pas de te battre, et encore moins la vue du sang ou même l’environnement un petit peu à la militaire… Tu n’avais pas particulièrement apprécié ces 12 années de taekwondo.
Était-ce vraiment une bonne idée de sympathiser encore avec un Chinda ? Même si Nakharin était différent des membres de sa famille, qui sait si cela n'allait pas me retomber dessus plus tard. Ou si ce n'était pas encore un piège et que j'allai cette fois-ci me retrouver encore avec des membres broyés. Pourtant j'avais envie de faire confiance au jeune homme, qui n'avait surement pas demandé à naître dans une famille douteuse. De toute manière étant donné que lui et moi avions déjà franchi la barrière intime, boire un verre de temps en temps n'allait pas me tuer.
- Au moins je ne serai pas en service
Glissais-je avant de sortir mon téléphone de ma poche pour le lui tendre afin qu'il enregistre son numéro. Si on attendait de se recroiser, il y avait de fortes chances que cela soit encore une fois parce qu'il avait roulé trop vite. C'était amusant au début mais cela devenait aussi un peu redondant vu que c'était toujours Nakharin qui était au volant. C'était un peu étrange quand on y pensait, comme un destin. Mais je ne croyais plus vraiment à ces trucs là depuis que mon petit ami m'avait quitté. Une rupture dont j'avais du mal à me remettre et je couchais de temps en temps avec d'autres personnes ou alors je me perdais dans mon boulot aussi...Un peu trop si on interrogeait mon meilleur ami à ce sujet.
A la fin on avait fini par évoquer mon passé et les courses de motos que je faisais à l'époque. Cela me paraissait tellement loin maintenant tout ça, où l'insouciance était encore plus marquante que maintenant. Même si on ne cessait de me répéter que j'étais totalement inconscient quand je fonçais dans le tas pour arrêter un suspect. Je n'avais pas imaginé qu'évoquer mon ancienne passion ferait autant parler Nakharin. Ce dernier était surprenant je devais l'avouer. Si j'avais été moins brisé, peut-être que j'aurai pu tomber amoureux de lui.
- Du taekwondo ? Tu caches bien ton jeu dis-moi !
Déclarais-je avec un sourire. J'avais aussi appris à me battre et à me défendre, ce qui pouvait toujours être utile dans mon travail. Mais imaginer l'étudiant se battre avait quelque chose d'étrange. Après on l'avait peut-être forcé ? J'ignorais comment se passait l'éducation dans un gang mais on ne devait certainement pas rigoler tous les jours.
- Moi ?
Mes talents ? Je réfléchissais quelques secondes mais à part réussir à me mettre en danger je n'avais pas vraiment de "talent" et j'avais passé plus de temps dans des bastons quand j'étais jeune.
- Il me semble que tu le connais déjà
Finissais-je par souffler avec un clin d'œil. Je n'étais pas mauvais au lit alors je pouvais le taquiner avec ça vu qu'il avait déjà eu le privilège de tester. Ce n'était pas vraiment un talent en soit mais bon...Lui dire le reste l'inquièterait plus qu'autre chose.
Effectivement, Hsiao-Chun ne serait pas en service la prochaine fois que vous vous verrez. Ca pourra casser un peu votre quotidien qui jusqu’à maintenant consistait surtout à toi de faire tes courses parfaitement illégales sur le bitume, et à lui de te poursuivre et de t’arrêter. Même si finalement vous n’aviez pas passez tant de temps ensemble, vous n’aviez été intime qu’une nuit… Tu connaissais un peu le policier. Ou du moins, tu pensais le connaître. Ton instinct n’était souvent pas très… fiable… Mais tu n’avais que lui. Lorsque tu étais seul. Parce que lorsque ta fratrie se trouvait autour de toi, tu pouvais te reposer sur leur jugement.
Le moral un peu remonté par la présence et la gentillesse de l’homme debout, tu souris de plus belle en acquiesçant avant de glisser un regard vers la voiture de ton tout nouvel ami et ancien crush.
« Tu seras libre d’accepter mon invitation et de boire avec modération~ »
Tu ris un peu, avant de faire une petite moue.
« Mais je ne te gêne pas dans l’exercice de tes fonctions, Hsiao-Chun ?... »
Peut-être devait-il repartir en patrouille, ou qu’il se rendait quelque part… Même si tu aurais bien aimé profiter de tes courses aujourd’hui, tu comprenais que le jeune homme doive faire régner l’ordre. Et tu ne voulais pas particulièrement lui attirer de problème. Bien que tu apprécies sa présence, car ça te changeait les idées, en éloignant tes pensées noires, remplies d’ex petits amis et de peines de cœur.
« Ah oui tu trouves ?... Mon physique n’est pas impressionnant, c’est ça que tu dis ? »
Tu fis une petite moue avant de pouffer de rire, montrant clairement que tu ne faisais que blaguer. Evidemment, tu savais que tu avais un physique relativement svelte… Et même si tu étais musclé, ça restait… Vraiment pas trop visible. Pourtant, ça ne t’empêchait pas d’avoir un très bon niveau à l’époque, et d’en conserver des bases encore fortement présentes. Tu savais te battre oui, mais tu détestais ça, et la violence en générale d’ailleurs. Souffrir, et surtout faire du mal aux autres ?... Très peu pour toi, tu n’en voyais pas l’intérêt (sauf si bien sûr quelqu’un devait s’en prendre à tes proches).
« Hm hm ! Oui, toi ! »
Alors que tu t’attendais vraiment à une réponse, tu te fis prendre par surprise, rougissant un peu avant de râler un peu en le repoussant gentiment. Tu n’étais pas particulièrement gêné de parler de ce genre de choses lorsqu’il s’agissait d’une personne que tu connaissais (et surtout une personne avec qui tu avais été intime) mais le faire que Hsiao-Chun te rappelle la nuit que vous aviez passé ensemble t’avait peut-être donné un petit coup de chaud.
Lui tirant la langue, tu choisis de réagir de manière… Pas mature. Mais sa réponse ne l’était pas forcément non plus !
« En tout cas ton talent n’est pas le ménage Hsiao-Chun ! Et c’est un pro du ménage qui te le dis ! »
Oui, ce n’était pas parce que tu n’étais pas un riche héritier que tu ne faisais pas toi-même ton ménage. Oh bien sûr, ta villa avait également une femme de ménage, mais tu avais tendance à nettoyer dès que tu salissais, alors elle n’avait pas vraiment trop de travail… Sans doute devait-elle apprécier d’avoir un client maniaque…
En effet, cela serait plus appréciable pour moi d'être invité en dehors de mes heures de travail. J'aimais bien boire en plus, surtout après une longue et dure journée. Malheureusement, à chaque fois que je croisais Nakharin c'était pendant mon taf parce qu'il faisait des bêtises. On en avait fait aussi ensemble, cela dit, je plaidais coupable mais je ne regrettais absolument pas d'avoir partagé une nuit avec l'étudiant. C'était un garçon très sympathique aussi mais honnêtement il méritait mieux dans sa vie qu'un policier avec le cœur brisé.
- Non pas du tout, s'il y a une urgence j'ai laissé la radio allumée
J'étais juste en patrouille lorsqu'une alerte avait été émise concernant des voitures en train de faire la course. Ce n'était vraiment pas le rôle que je préférais mais bon, je n'avais pas trop le choix car on se partageait les jours avec mes autres collègues. Au moins ce soir ça avait été un peu mouvementé car il y en avait d'autres où ça l'était beaucoup moins.
- Il est impressionnant et aussi tout à fait charmant
Soufflais-je en lui faisant un clin d’œil. L'étudiant était plutôt assez svelte contrairement à moi mais ça ne voulait rien dire. Savoir qu'il maitrisait le taekwondo était en quelque sorte rassurant car cela voulait dire qu'il était capable de se défendre seul. J'avais aussi appris des techniques de défense lorsque j'étais à l'école de police. Actuellement, je faisais surtout de la boxe pour me défouler à défaut de le faire sur les criminels. Bangkok en était tellement rempli à cause de ces gangs. C'était mon objectif d'arriver à les détruire mais c'était compliqué évidemment. Tout le monde les craignaient ou les respectaient, ce qui ne me facilitait pas la tâche. J'ignorais si le jeune Chinda que j'avais en face de moi était au courant de ce projet. J'avais en effet des soupçons sur cette famille mais aucune preuve pour l'instant.
Nakharin m'avait demandé à mon tour si j'avais des talents. Pour le taquiner je lui avais répondu qu'il le connaissait déjà - sans forcément me vanter. C'était juste pour le voir réagir et c'était assez drôle. Je ne cachais pas mon amusement d'ailleurs, trouvant aussi sa réaction mignonne.
- Haha je plaide coupable, c'est pas mon truc de faire le ménage !
Heureusement qu'il venait jamais chez moi, il ferait une attaque en voyant l'état de mon appartement. Il y avait des vêtements partout, sans compter la vaisselle sale ou des cartons vides qui avaient hébergés avant des ramens ou une pizza. Ca avait toujours été un défaut chez moi, même gamin il fallait que mon père hausse le ton pour que je nettoie et range ma chambre. Avoir un paternel qui n'avait pas été souvent à la maison, n'aidait pas non plus cela dit. J'avais un peu grandis tout seul avec ma bande de potes. Ils rigoleraient bien d'ailleurs en apprenant que j'étais devenu flic vu tous les problèmes qu'on avaient causés à l'époque.
- Mais si tu veux venir chez moi le faire je serai ravi de t'ouvrir ma porte !
Proposais-je avec un sourire. Avec évidemment une récompense ensuite mais pas forcément celle qu'il pourrait penser. Même si Nakharin restait toujours autant attirant je n'avais pas l'intention de remettre le couvert.
Hsiao-chun était définitivement une personne qui avait sa place parmi tes amis. Peut-être pas les plus proches, tu n’en savais encore trop rien… Mais au moins, tu sentais une certaine sincérité venant de sa part. C’était un fait, les meilleures personnes pour toi étaient celles qui refusaient de sortir avec toi…
Oui, c’était elles les plus honnêtes, et les plus protectrices. Même si à l’époque, lorsque le policier t’a avoué ne pas vouloir aller plus loin qu’une nuit en ta compagnie, tu t’étais senti un peu utilisé, tu avais su rapidement prendre du recul. Jamais il ne t’avait promis quoi que ce soit… Vous vous étiez plu et… C’était tout.
C’était juste… Que dans ce genre de situation, tu avais l’impression de ne pas avoir suffisamment de valeur pour attirer quelqu’un sur le long terme.
Eloignant ces pensées pas très joyeuses en présence de ton nouvellement ami, tu choisis de te focaliser sur ta conversation avec lui. Sinon c’était le risque que ton côté hypersensible prenne le dessus. Et… Tu ne voulais pas te mettre à pleurer en sa présence…
C’est vrai, il ne manquerait plus que tu éclates en sanglots !
Souriant, tu acquiesças doucement en glissant ton regard vers la voiture de service de Hsiao-chun.
« Ta voiture peut atteindre une sacrée vitesse tout de même… Je serais très curieux d’étudier son moteur… »
Mais pas ce soir. De toute façon, c’était plus pratique de le faire dans un garage avec un bon éclairage, ou de jour, tout simplement. Et puis pour toi, il fallait quand même rajouter une combinaison de protection, et des gants pour ne pas avoir à te salir !...
Oui, tu n’étais pas n’importe quel fan de mécanique automobile… Tu étais maniaque en plus. Et même si tu aimais d’un amour inconditionnel l’univers des autos, des moteurs, de la mécanique en général (de manière pratique comme théorique), tu détestais la crasse et te salir.
Un peu un comble, oui, tu l’admettais. Mais ça ne t’empêchait pas de vivre ta passion !
Un autre sourire bref éclaira ton visage, et tu plongeas ton regard éclairci par les lentilles dans celui du plus vieux.
« Hm hm, tu me flattes Hsiao ! Merci ! Je pense que j’ai dû perdre en niveau depuis la dernière fois où j’ai dû m’entraîner mais… Je suis tout à fait capable de me défendre… Peut-être même contre toi ! »
Tu plaisantais évidemment. Tu ne voyais pas l’intérêt que tu aurais d’avoir à affronter le policier. Surtout que tu n’aimais pas ça. Et clairement, ton ami devait être carrément bien entraîné. Toi aussi tu l’étais, c’était un peu obligé pour toi dans ta famille, mais la différence avec lui, c’est qu’il pratiquait tous les jours… Et ce n’était pas ton cas. Pouffant un peu de rire, tu penchas ton visage pour observer un peu autour de vous, avant de prendre les clefs de ton bolide pour les ranger dans la poche de ta veste. Tu fis ensuite un signe à l’homme à l’extérieur de s’éloigner de ton véhicule pour que tu puisses actionner la poignée de ta portière. Ta voiture ne s’ouvre pas d’une manière classique, car au lieu de s’ouvrir de manière horizontale, elle le fait à la verticale. C’était une option en plus à l’achat, mais tu trouvais que ça valait le coup encore aujourd’hui.
Attendant donc que ta portière se lève en hauteur, tu sortis ensuite pour la refermer sans presque aucun effort. Voilà, tu préférais encore discuter avec ton aîné ainsi, parce qu’à rester dans ta voiture dans cette position, ça donnait un peu l’impression que tu subissais toujours un contrôle routier.
Bien que tu saches que la police et les Chinda ne s’entendaient pas forcément bien, et que de surcroît, certains étaient au contraire très amis avec ta famille… Pour des raisons financières… Tu ne connaissait pas la moitié des activités réelles des Chinda. Tu étais beaucoup plus familier avec le côté légal du business familial. Les complexes hôteliers, les terrains achetés, le commerce automobile au Japon…
Sans doute pour ton jeune âge, ta position en tant que fils du troisième fils des Chinda (tu étais donc loin d’être l’héritier principal, le futur chef de famille), et surtout pour… Ta gentillesse naturelle (et ta candeur), tu étais écarté des sujets les plus compliqués et les plus… Difficiles. Assurément que tu n’aurais jamais tenu dans le cas contraire.
Tu étais… Un honnête fils de mafieux. Autant que faire ce peut. Car tu en savais quand même au minimum pour savoir que ta famille trempait au moins dans des affaires financières parfois pas totalement claires. Peut-être bien que tu te voilais la face aussi. Sachant que tu n’y pouvais rien, car il s’agissait de tes parents, tes cousins, ta fratrie… Et que tu les aimais tous énormément.
Eh bien tu vivais ainsi, dans un demi mensonge.
Heureusement pour toi que tu n’avais aucune connaissance non plus du plan de ton ami. Car bien entendu, tu ne pouvais pas laisser un étranger à ta famille essayer de s’en prendre à elle. Et tu ne pouvais pas non plus trahir un ami.
Réagissant en te souvenant qu’effectivement, le ménage n’était pas le fort de Hsiao, tu allais tapoter gentiment sur son torse.
« Si tu plaides coupable, je te condamne à un stage intensif de ménage en ma compagnie. C’est une mesure préventive monsieur l’agent. La prochaine fois je serais moins clément… »
Jouant sur les termes juridiques également utilisé par les policiers, tu rigolas une nouvelle fois tout en retirant ta main pour ne pas abuser non plus. Tu sortis tes clefs pour les faire tournoyer prudemment autour de ton index, tout en fixant la lune qui était haute ce soir.
Haussant un sourcil face à l’invitation à peine caché du jeune homme, tu fis une petite moue avant de te dire que si Hsiao acceptait ta proposition de devenir ami, ça ne serait pas pour te draguer derrière. Il ne semblait pas friand des relations d’amitié avec avantages comme tu pouvais déjà avoir avec l’un de tes ex petit-ami (tu n’avais des relations avec lui que lorsque tu te faisais plaquer, tu n’étais jamais infidèle).
Et puis ça ne serait pas logique. Si c’était ce qu’il voulait, il te l’aurait proposé plus tôt.
« Si je dois venir Hsiao, je viendrais avec mon arsenal, et… Tu risques de me détester. »
Tu fis une petite grimace avant de reprendre une expression faciale plus douce, celle que tu avais habituellement.
« Je suis… Un peu maniaque, et très à cheval sur le rangement et la propreté… Je ne t’épargnerai pas ! »
Et puis, il était un solide gaillard, il pourrait largement encaisser, non ?
Par automatisme j'avais tourné le regard vers ma voiture. Je n'en savais trop rien à vrai dire, les courses poursuites ce n'était pas mon secteur mais un jour peut-être que j'irai m'amuser pour savoir jusqu'à où ce véhicule était capable d'aller. Il n'allait pas plus vite qu'une autre évidemment, cela restait une voiture de flic. Ce n'était pas comme celle que Nakharin conduisait actuellement. Ca se voyait directement qu'il trimait pas dans la vie pour se payer à bouffer. Evidemment, c'était un Chinda mais je ne ressentais aucune animosité envers lui. Mon sixième sens me soufflait que le jeune homme était différent des autres membres de son gang. Il n’était juste pas né dans la bonne famille. Je devais tout de même avouer que quand j'avais appris après que j'avais partagé une nuit avec l'un de ses membres, j'avais eu un peu de mal à m'y faire au début. Puis bon, je me suis dit qu'un nom ne faisait pas la personne. Je voyais mal Nakharin tuer des gens ou alors il cachait bien son jeu. Je n'avais aucune preuve que les siens faisaient ce genre de choses, ce n'était que des suppositions mais un jour j'attiendrai mon objectif de coffrer tous ces malfrats. J'aurai pu me servir aussi de l'étudiant pour me rapprocher des Chinda mais je n’étais pas ce genre de mec et puis à mon avis, cette famille connaissait ma tête. Impossible de tenter une entrée discrète en me faisant passer pour le nouveau petit ami du blondinet. Ça aurait fait aussi un peu pervers vu notre différence d'âge.
- Je suis pas certains que le commissariat apprécierait qu'on trifouille ses véhicules
Déclarais-je après quelques secondes de réflexions.
- C'est un défi ? Je suis curieux de voir ce que tu peux faire tiens
Je ne m'avouais pas vainqueur, loin de là. Je savais qu'il ne fallait jamais sous-estimer son adversaire. Même si je m'entrainais souvent, je pouvais toujours tomber sur plus fort que moi. C'était pour cette raison que je continuais à m'endurer et à aussi à me défendre. Je m'éloignais pour laisser Nakharin sortir de sa voiture, regardant la portière se soulever comme par magie avant de reprendre sa place. Dire qu'à une époque c'était uniquement dans les films de science-fiction qu'on avait vu ça.
- Si c'est en si bonne compagnie, je pense pouvoir m'en sortir
Assurais-je avec un sourire en coin. Je détestais faire le ménage mais peut-être qu'avec une autre présence, cela sera plus agréable et motivant. Honnêtement, tout seul quand je rentrais chez moi en voyant tout ce qu'il y avait à faire, c'était tout de suite démoralisant. Retarder ne faisait qu'empirer, je le savais très bien. C'était un cercle vicieux.
- Un arsenal carrément...! J'ignorais que l'état de mon appartement avait atteint un tel stade...
Je rigolais doucement en y pensant. Ce n'était pas si sale que cela, c'était juste un peu bordélique. Je retirai tout de même mes chaussures en entrant alors déjà il n'y avait pas de traces de terres ou autres. Puis quand je renversais quelque chose, je faisais l'effort de nettoyer derrière. Non, ce qui prenait surtout de la place c’étaient mes vêtements et les cartons, ainsi que la vaisselle dans l'évier.
- Je plaisantais hein, je ne voudrais pas abuser non plus de ta gentillesse !
Ce n'était pas parce qu'on avait couché ensemble qu'il devait se sentir obligé de m'aider à faire les tâches ménagères. Même si on ne se connaissait pas comme les meilleurs amis du monde, je voyais sans problème la générosité du jeune homme. Je n'étais pas le genre de personne à profiter de cela.
Effectivement, tu n’avais jamais tué personne, pour la simple et bonne raison que tu n’avais encore jamais été vraiment plongé dans les affaires les plus… Sombres de ta famille. Tu étais un jeune homme d’une grande intelligence, tu te doutais de certaines choses… Mais tu préférais fermer les yeux. Parce que tu les aimais, ils étaient ta famille, et tu n’en avais qu’une seule. Tu aimais tes parents, tes oncles et tantes, tes grands-parents, et les amis de la famille.
Peut-être un peu trop naïf et innocent malgré tes 23 années, tu ne voyais pas les membres de ta famille comme des assassins. Tu n’y arrivais pas, tu le refusais.
Ta sœur et ton frère étaient comme toi, étranger à toutes ces histoires (du moins, tu en avais l’impression). Tu n’avais encore jamais réellement réfléchi à ton avenir dans la famille… Pour toi, tu finiras dans la branche automobile de la famille, peut-être au Japon qui sait… Dans tous les cas, tu ne te voyais pas sombrer dans le crime.
Et puis, tu n’aimais pas la violence et le sang… Tu avais peut-être encore aujourd’hui un très bon niveau en taekwondo, mais… Ton côté végétarien et bisounours t’empêchais totalement de mépriser la vie, quelle quel soit. Tu étais plutôt du genre à avoir le cœur sur la main et croire en l’humanité…
Même si c’était pour te retrouver déçu et blessé, encore et encore. Si Hsiao-Chun avait essayé de te berner en acceptant de sortir avec toi pour enquêter plus facilement sur ta famille, tu n’aurais rien vu, et au contraire, tu l’aurais protégé des soupçons du reste des Chinda, même de ta fratrie (bien que tu les aimeras toujours).
Faisant une petite moue, tu haussas les épaules en tournant tout de même ton regard clair vers la voiture du policier, tes mains enfoncées dans ta lourde verste en cuir.
« Je suis même certain qu’il n’apprécierait pas du tout… Et c’est bien dommage ! Je n’aurais rien touché ! »
Oui, tu étais juste curieux de voir le moteur d’un bolide d’un policier, pour comparer avec tes voitures, ou même simplement avec tous les moteurs qu’il t’avait été donné de voir jusqu’à maintenant.
« De toute façon je n’ai pas mon matériel ici, et je préfère regarder les moteurs à froid. »
C’était plus sécure, et puis un moteur ayant chauffé avait une odeur plus prononcée, chose que tu n’aimais pas. Et ce moteur, il était sûr et certain que Hsiao-Chun l’avait fait chauffer pour te rattraper. Et pas qu’un peu.
Souriant en coin, tu acquiesças en retournant ton attention sur ton aîné, haussant tranquillement les épaules.
« Si tu veux ! Après je serais sans doute un peu rouillé, je ne m’entraîne plus depuis longtemps contre des partenaires, je ne suis pas trop fan des activités sportives… »
Sauf peut-être la danse, mais le policier n’avait pas forcément besoin de le savoir… Ou alors, tu pourrais lui apprendre au détour d’un verre, celui que tu étais censé lui offrir peut-être bien.
« Pour autant, je ne te dirais pas d’y aller doucement, je n’aime pas quand mes adversaires me ménage… »
Tu détestais la violence, mais tu détestais encore plus avoir ce goût d’échec lorsque tu affrontais une personne qui n’était pas à fond. Tu préfères une défaite cuisante, plutôt qu’une victoire qui ne serait pas totale, c’était humiliant.
Et même si tu n’avais pas aimé tes nombreuses années d’entraînement et de compétition, tu avais à l’époque un bon niveau, qui t’avait déjà permis de remporter quelques médailles. Tu avais très certainement déçu tes parents lorsque tu avais trouvé la première excuse pour pouvoir arrêter ce sport…
Tu éclatas de rire face au compliment du jeune homme. Il était flatteur, comme durant la fameuse soirée où vous vous étiez rencontré. Bien qu’en ce moment, il ne soit plus charmeur comme il avait pu l’être.
« Hmm, oui un arsenal, quand je nettoie, j’y vais à fond ! Ton appartement n’est pas non plus une porcherie mais… Un bon coup de chiffon, ça ne serait pas de trop ! »
Et tu ne parlais même pas de la vaisselle accumulée dans l’évier ! Te ramener avec tes produits d’entretien pour faire le ménage chez le policier, pour toi, c’était normal. Tu l’aimais bien malgré tout. Et si à une époque pas si lointaine, tu avais échappé quelques larmes douloureuses en comprenant qu’il n’avait aucun intérêt romantique pour toi, maintenant tu te contentais très bien de son amitié.
C’était ainsi. Tu cherchais désespérément ton âme sœur. Ça ne fonctionnait jamais, mais tu ne perdais pas espoir…
« ça ne me dérange absolument pas Hsiao ! Et puis ça ne sera pas gratuit ne t’inquiète pas ! »
Tu lui tiras la langue d’un air espiègle. Tu ne savais pas encore ce que tu allais lui demander, mais tu finirais bien par trouver !
Depuis ma séparation avec Krit, ma vie amoureuse était un peu instable, du moins on ne pouvait pas réellement parler "d'amour" étant donné que je n'avais fait que de coucher à droite et à gauche. Ce vide ne s'était cependant jamais rempli et c'était un peu déprimant de me dire que je n’arriverai jamais à oublier mon ex. Ce dernier l'avait fait si facilement que c'était aussi frustrant. Cette rupture m’avait aussi donné un coup de poing dans ma confiance en moi-même. Dans le sens, où je m'étais tout seul mis une barrière en estimant que je n’étais pas assez bien pour être gardé. C'était idiot comme pensée mais elle je n'arrivais pas à la faire sortir de ma tête. On me dirait surement d'aller voir un psy si j'en parlais à quelqu'un mais à part mon meilleur ami il n'y avait personne à qui je me confiais. Han Su m'avait un peu ramassé à la petite cuillère le jour où Krit avait rompu avec moi. Je ne comprenais d'ailleurs toujours pas. C'était vraiment possible de ne plus aimer quelqu'un comme ça ? Du jour au lendemain ? Surement en fait, quand je repensais au divorce de mes parents. Ma mère avait fini par aller voir un autre homme car mon père était trop absent. Être policier prenait beaucoup de place dans une vie, c'était peut-être parce que je n'avais pas été assez présent que mon petit ami m'avait quitté. Au moins maintenant que j'étais célibataire je n'avais de compte à rendre à personne et pouvait rentrer à l'heure que je souhaitais. Je n'étais pas non plus très fier de moi cela dit mais je m'étais calmé niveau relation d'un soir. A la place je me perdais dans mon travail, dans une enquête. Ce qui n'était pas mieux cela dit vu que j'oubliais tout le reste dont moi-même. Heureusement que Hae Su avait un double des clés de mon appartement, sinon je serai peut-être mort de faim ou de fatigue. Une fois que j'étais lancé dans une affaire, c'était compliqué d'en sortir par moi-même. J'étais une personne obstinée et la mafia qui sévissait à Bangkok le savait très bien. Je me demandais quelle tête il ferait en apprenant que le policier qui les poursuit avait couché avec l'un de leur fils ? Sans le vouloir évidemment. Je n'étais pas assez vicieux pour cela et si j'avais partagé un lit avec Nakharin c'était parce qu'il m'avait plus ce jour-là. Je n'avais pas imaginé à cet instant que l'étudiant se serait attaché à moi. J'avais bien vu dans son regard que mon rejet l'avait blessé. Mais il méritait tellement mieux que moi. Nakharin était différent des siens, tellement doux et humain que cela serait étrange de le voir tuer quelqu'un. Du sang sur les mains ne lui irait pas du tout. Il était plus dans le cambouis et les course de voitures. Je préférerai nettement cette passion.
- Si tu veux juste regarder je peux ouvrir le capot
Proposais-je alors. Le moteur était chaud, donc à moins de vouloir se brûler effectivement, il allait devoir se contenter de ses yeux. Ce qui n'était pas un crime, au pire si jamais il y avait un témoin je pourrais toujours dire que j'avais eu un souci technique et miracle j'étais tombé sur un jeune homme qui s'y connaissait en mécanique.
- Ca sera juste un combat amical, pas de pression
Assurais-je en lui faisant un clin d'œil. Puis bon, je devais avouer que voir Nakharin se battre avait quelque chose d'excitant.
- Je ne vais pas te ménager promis !
Ça n'aurait pas été mon intention de toute façon. C'était hyper frustrant d'avoir un adversaire qui ne se donnait pas à fond. Cela donnait l'impression que l'autre se sentait supérieur alors qu'il n'y avait rien de mal à y aller à fond. Au contraire, c'était plus enrichissant. Je ne comptais pas le nombre de fois que j'avais perdu à mes débuts, à me retrouver par terre. Mais toutes ces défaites m’avaient donné encore plus envie de me dépasser. Bon par contre, pour le ménage c'était différent. Pas le temps ou la flemme, il y avait de multiples raisons à l'état de mon appartement. Ce dernier n’était pas vraiment rangé ni lavé toutes les semaines.
- Je vois ça...Je souhaite bien du courage à ton futur petit ami ! A moins que tu en es un en ce moment ? Il y a-t-il quelqu'un qui fait battre le cœur de cet adorable étudiant ?
Plaisantais-je avec un sourire. Enfin, j'espérais toutefois que Nakharin ait quelqu'un dans sa vie évidemment. Il méritait d'être aimé.
- Si tu insistes alors, ma porte t'es grande ouverte...enfin de toute façon elle l'est déjà tu peux venir quand tu veux - dans la limite de ma disponibilité évidemment - si tu en as besoin.
Déclarais-je tout en me demandant ce que Nakharin allait me demander en échange de son service de nettoyage. Pas de l'argent, il n’en avait pas besoin.
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Follow me - I run away from you ft zang hsiao-chun écrit Mer 27 Avr - 23:17 
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