Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il n'avait pas de nouvelles et surtout, pas de réponse aux messages qu'il envoyait à son meilleur ami ! Maliwan était plus qu'inquiet pour l'autre homme, se demandant s'il était en planque ou s'il lui était arrivé malheur.. Le mannequin savait que Hsiao Chun s'était fait larguer deux mois plus tôt et qu'il essayait de tourner la page en se plongeant totalement dans le boulot. Ce fameux Krit, il le connaissait un peu pour avoir fait quelques shootings avec lui en de rares occasions et bien qu'il ne le porte pas dans son coeur, il avait du passer outre pour le boulot.

Wan finissait justement une séance ce jour là, accompagné d'une jolie mannequin, puisque c'était une pub pour des portables de couple. Faisant le point avec son manager, il vidait sa bouteille d'eau en quelques gorgées et envoya un nouveau message à son meilleur ami. Toujours pas de réponse. Bien, il se déplacerait donc. Signalant à son agent qu'il ne serait pas disponible pour le reste de l'après midi, il remercia l'équipe et quitta le plateau sans plus d'explications. Heureusement, les photos étaient plus que satisfaisantes et il n'avait donc pas le besoin de rester plus longtemps.

Se faisant conduire, puisque sa voiture se trouvait chez lui, il laissa entendre à l'autre homme qu'il pouvait partir parce qu'il ne comptait pas revenir avec lui. Montant les escaliers menant vers l'appartement de son ami tout en sortant le double de clefs qu'il avait. En ouvrant la porte, il fronce un peu le nez à l'odeur de renfermé et surtout au bordel qu'il peut déjà apercevoir rien que dans l'entrée..

- Hsiao ? T'es là ?

Sa voix était clairement inquiète. Se disant que ce n'était sans doute pas la peine qu'il se déchausse tant que le ménage n'était pas fait, il entra donc avec ses chaussures pour mettre la main sur l'homme pour lequel il s'inquiétait.. L'appartement n'était pas si grand, il le trouverait vite s'il se trouvait ici. Sinon, il commencerait le ménage et le rangement en l'attendant.

Cela faisait plusieurs jours que j'étais sur une enquête. Une enfant avait disparue et pour le moment il n'y avait pas réellement de suspect. Le voisinage avait été interrogé ainsi que les amies de la gamine mais rien n'en était véritablement ressorti. La photo de l'enfant s'était mise à circuler sur le net, demandé d'appeler un numéro si jamais quelqu'un l'avait aperçu. Rapidement des coups de fils avaient été passés au commissariat, impossible de savoir si c'était vrai ou non. De mon côté, j'avais marqué les endroits indiqués par les témoins, essayant de trouver un indice qui m'indiquerait qui et où était le kidnappeur. Je n'avais pas beaucoup fermé l’œil, les gobelets de cafés entassés dans ma corbeille près de mon bureau en étaient la preuve et aussi la faute. Je n'avais pas mis souvent le nez dehors, à part pour faire du repérage. Afin de ne pas être dérangé, j'avais mis mon portable en silencieux. Cette enfant devait se trouver quelque part, effrayé. Il était peu probable qu'elle soit déjà morte car sinon quelqu'un aurait déjà trouvé son corps. C'était en tous les cas ce que je me disais pour ne pas perdre espoir.
Les jambes endoloris à force d'être resté assis pendant des heures, je me levais de ma chaise, faisant quelques étirements parmi le bordel qui résidait dans ma chambre. Des vêtements sales trainaient sur le sol ainsi que quelques boîtes de nouilles. Je me baissais pour ramasser les feuilles sur lesquelles j'avais noté des trucs. Un bruit provenant du salon avait soudainement attiré mon attention. Un voleur ? Qui était assez fou pour cambrioler un flic ? Trop concentré dans mon travail je n'avais pas entendu quelqu'un entrer. J'attrapai la statue de bouddha que mon père m'avait offert lors de mon installation dans cet appartement avant de me diriger vers le salon, prêt à frapper ou à lancer la statuette sur l'invité surprise.

- Wan !

Heureusement, j'avais arrêté mon geste avant. Qu'est ce que faisait mon meilleur ami ici ? Il aurait pu prévenir j’aurai pris une douche et mit des vêtements plus convenable qu’un jogging et un débardeur.

- Tu m’as fait peur, j'ai cru qu'un voleur était entré

Bien que je fasse toujours attention de bien fermer la porte d'entrée mais on n'était jamais 100% en sécurité même en le faisant. Wan avait le double de mon appartement et pouvait donc entrer chez moi sans problème. Le pauvre tombait toujours sur mon appartement dans un était pas très propre. Je poussais d'ailleurs une chaussette du dessus du canapé. Je n'avais pas honte d'être bordélique. Étant célibataire je n'avais plus besoin de faire des efforts. Et quand je ramenais quelqu'un chez moi il n'y avait pas vraiment le temps d'allumer la lumière.
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Ah décidément, son meilleur ami avait toujours tendance à se laisser trop aller si l'on ne faisait pas attention. Wan espérait tout de même qu'il s'était un peu mieux nourrit qu'avec simplement des nouilles déshydratées. Ce qui ne semblait pas vraiment le cas quand on voyait le nombre de sachets et de boites vides ici et là.. Des vêtements, des chaussures, tout trainait n'importe où et n'importe comment. Poussant un petit soupir, il sentait l'après midi ménage pour sa pomme arriver. Mais, même s'il râlait intérieurement, il le ferait, parce que c'était son ami.

Bien qu'il l'ait appelé, qu'il se soit annoncé par quelques coups sur la porte et de nombreux messages sur le line du policier, il n'avait pas eu l'impression qu'il était présent. Jusqu'à le voir débarquer avec sa statue de boudda dans les mains, prêt à l'attaquer. Maliwan fit un pas en arrière, relevant un bras devant son visage pour le protéger au cas où il ne le reconnaitrait pas à temps. Heureusement, ce ne fut pas le cas et il soupira un peu soulagé.

- Un voleur qui aurait les clefs ?

Il lève un peu les yeux au ciel et détaille son ami, qui semble avoir passé bien trop de temps dans ses affaires pour avoir songé à prendre une bonne douche à l'évidence. Etre bordélique n'était pas une tare en soit, mais Hsiao avait le don d'arriver à un point tout de même assez haut.. Alors certes, il n'avait plus personne à impressionner avec un appart propre et rangé, mais quand même !

- Bon.. Si tu commençais par te doucher ? Je vais ranger un peu et voir ce que je peux te faire à manger. Parce que je suppose que t'as rien dans le ventre ?

Il lance un regard vers la table basse où se trouve les bols de nouilles déshydratées.

- Enfin, rien de réellement consistant j'entends. Ca compte pas ce genre de chose.

Et s'il n'avait rien dans le frigo, alors il se contenterait certainement de commander quelque chose en attendant que les placards soient remplit par le policier.

Heureusement je m'étais arrêté à temps, sinon mon meilleur ami se serait fait attaquer par Buddha. En vrai il avait dû m'appeler mais je ne l'avais pas entendu tellement mon esprit s'était entièrement focalisé sur l'enquête. Je ne pouvais donc pas en voir à Maliwan d'être entré, d'autant plus que je lui avais donné un double des clefs de mon appartement. Je haussai les épaules avec léger sourire navré sur les lèvres.

- Disons que je ne me sens pas trop en sécurité avec tous ces gangs

Et il y avait de quoi être méfiant, je m'étais quand même fait enlever et torturer il y a à peine 2 ans. Visiblement l'affaire sur laquelle j'étais n'avait pas plus à l'une des familles de la mafia et il m'avait donné un avertissement. J'aurai pu finir avec une balle dans la tête mais tuer un flic ce n'était pas très intelligent. A la place j'avais un souvenir à vie ancré sur mes deux mains. J'avais mis du temps pour pouvoir m'en servir correctement mais ma persévérance et les séances de rééducations ont fait que j'avais récupéré presque 100% dans mes mouvements. Il m'arrivait cependant parfois d'avoir la main paralysée et de lâcher par conséquent ce que je tenais. Heureusement ça ne m'étais jamais arrivé durant une intervention pour le moment. Est-ce que ça m’avait servi de leçon ? Pas vraiment.

- Tu oses insinuer que je sens mauvais ?

M'offusquais-je, bien qu’en réalité je ne sente plus rien entre l'odeur de renfermé et celle de la bouffe. Mais une douche me permettrait de réfléchir et me détendrais un peu. Puis je devais avouer que mon meilleur ami faisait bien à manger alors autant profiter de sa présence.

- Huum...le frigo je suis pas sûr, j'ai pas été faire les courses depuis un bail mais regarde dans les placards il doit y avoir du riz et des nouilles

Je le laissais donc là pour aller dans ma chambre chercher des affaires propres avant de filer dans la salle de bain. Je me débarrassais de mes affaires sales et filai dans la douche. L'eau chaude sur mon corps me faisait un bien fou et j'en profitais pour prendre soin aussi de mes cheveux teintés. Une fois bien propre, j'attrapais une serviette pour m'essuyer et enfilai mes vêtements – un jean et un tee-shirt.  Je partais ensuite dans ma chambre récupérer mon téléphone, voyant les appels et les messages laissées sans réponses. Oups.

- Dis donc tu es pire qu'une petite amie

Le taquinais-je en revenant dans le salon, faisant référence à toutes les notifications de sa part. Je finissais tant bien que mal de sécher mes cheveux avec la main qui ne tenait pas mon téléphone.

Son ami lui semblait un peu parano en cet instant, mais il pouvait aussi comprendre ce sentiment d'insécurité avec les gangs, comme il venait de lui dire. Maliwan était bien content de ne pas avoir à s'intégrer à l'un d'eux d'ailleurs.. Vivant sa vie comme il l'entendait ainsi et sans devoir de comptes à d'autres. Sachant bien que certains n'avaient d'autres choix que de contracter des dettes pour l'une des familles ou pour des plus petits groupes et ainsi se ruiner la santé afin de les rembourser.. Des intérêts toujours plus importants au fil du temps, ce qui rallongeait le temps de paiement et cela ne terminait plus.

- Ah mais, je l'insinue pas ! Je le dis. Tu sens le mec qui a pas prit le temps d'une bonne douche et qui en a bien besoin !

Riant un peu, il le taquine, disant cependant une demi vérité. Ca ne pourrait pas lui faire de mal de se passer un peu sous l'eau après tout. Et il pourrait se changer par la même occasion, parce qu'il avait l'impression que ses fringues n'étaient pas du matin même..

- Je m'en doutais un peu pour les courses..

Sortant son portable, il tapota un peu dessus, trouvant une épicerie non loin de l'appartement qui livrait. Parfait ! Passant donc une commande rapide de quelques produits pour cuisiner, il paya également sur l'application, avant de ranger son téléphone dans sa poche et d'aller chercher un sac poubelle. Wan pu entendre la douche et commença donc à ramasser un peu les déchets, ouvrant les fenêtres pour aérer l'appartement.

- Ah, t'imagine pas ! Tu me voudrais pas comme petit ami.

Faisant un clin d'oeil à son ami, il jette le sac poubelle une fois tout ramassé. Puis, va à la porte lorsque cela sonne pour récupérer la commande. Pile à temps. Retournant donc en cuisine, fredonnant un peu, il sortit ce qu'il avait prit. Attrapant ensuite planche et couteau, commençant à couper les légumes après les avoir lavé.

- T'aurais du me prévenir que t'étais sur une affaire compliquée, je serais passé avant que ton appartement devienne un tel bordel..

Il prépare un peu de riz pour le faire cuire en attendant de finir de faire les légumes. Sortant également les desserts pour les déposer dans une assiette. Wan avait prit de simple chou à la crème, les mettant au frigo pour ne pas qu'ils prennent chaud. Sortant un wok et prenant de la pâte de curry ainsi qu'un peu de lait de coco, les laissant de côté. Commençant par faire sauter les légumes dans un fond d'huile de sésame.

- Pourquoi tu m'appelles pas dans ces moments là.. Tu sais que je pourrais venir t'aider ou cuisiner pour toi si t'as besoin.

Son meilleur ami n'était pas un as de la cuisine et c'était donc lui qui s'en occupait lorsqu'il venait lui rendre visite. Ce n'était d'ailleurs pas rare qu'il lui dépose même des plats supplémentaires pour lui éviter qu'il ne mange que des nouilles instantanées. Ce qui ne semblait pas toujours fonctionner à l'évidence vu le nombre qu'il avait jeté..

Je ne pouvais que croire les paroles de Maliwan. Je ne me souvenais même plus de quand datait ma dernière douche. Pas de plusieurs jours mais suffisamment en tous les cas pour ne pas m'en rappeler. Qui savait ce qui pouvait se passer durant le temps que je serai dans la salle de bain ? Je mettais surement trop de cœur dans les enquêtes que je menais, surtout quand la vie d'enfant était en jeu. Mais mon meilleur ami avait raison, me laver ne me ferait pas de mal.

- J'ai compris je pue

Rétorquais-je avant d'aller dans ma chambre chercher des affaires propres. Je lui répondais aussi sur les réserves de nourritures en ma possession, qui n'était pas vraiment énorme à vrai dire. J'avais plus commandé des nouilles prête à être manger que d'aller au supermarché du coin remplir mon frigo. Maliwan n'était pas vraiment venu chez moi au bon moment. Ce dernier me connaissait parfaitement et savait à quoi s'attendre depuis le temps. Le laissant prendre en charge le ménage et la cuisine, je filais de mon côté prendre une bonne douche. Ce simple acte me faisait un bien fou je devais l'avouer et je pouvais enfin sentir quelque chose lorsque je me savonnais et me shampouinais. Une odeur bien plus agréable que celle de la bouffe et d'une pièce qui n'avait pas été aéré depuis trop longtemps. Une fois sec et habillé, j'étais parti chercher mon téléphone, taquinant ensuite mon meilleur ami en voyant tous ces messages.

- Qui sait, tu ne m'aurai peut-être pas largué toi

Déclarais-je avec un sourire légèrement triste. Malheureusement, je n'avais jamais eu de sentiments amoureux pour Maliwan. Je tenais beaucoup à lui comme un frère mais je n'avais jamais eu d'autres pensées à son sujet. Je regardais mon meilleur ami aller ouvrir la porte et récupérer la commande - surement de l'épicerie d'à côté - et le suivi ensuite jusque dans la cuisine.

- Désolé, je ne pense à rien d'autre qu'à l'affaire quand je suis comme ça

Je n'avais donc pas pensé à le prévenir que je risquerai de ne pas répondre à ses messages et appels. Ce qui avait amené mon ami à s'inquiéter pour moi. Heureusement que je ne l'avais pas assommé avec la statuette. Qui prendrait soin de moi après ? Je ne savais pas trop cuisinier contrairement à Maliwan. Ce que ce dernier était en train de préparer sentait très bon et j'avais un peu honte d'oublier les plats qu'ils laissaient parfois dans mon frigo. Je me glissais derrière lui et passai mes bras autour de sa taille avant de poser mon menton sur épaule.

- Je sais, j'suis désolé de t'avoir inquiété. Tu vas encore dire que j'en fais trop avec mon boulot, que j'ai des collègues mais c'est plus fort que moi. Cela dit, même si j'adore ta cuisine, je suis aussi content de te voir.

C'était d'ailleurs la première personne que je voyais depuis que je m'étais enfermé dans mon appartement. Prendre l'air me ferait aussi du bien mais pour l'instant j'avais surtout un peu faim et ce que je voyais en train de cuire était tout simplement alléchant.