Bangkok est une ville particulièrement riche, à tous les niveaux. Ici, je ne manque pas de sujet, ni de scoop. En ce moment, je travaille sur un dossier portant sur les combats illégaux et les différents trafics qui gravitent autour. J’ai réussi à avoir mes entrées pour pouvoir y assister. C’est violent et impressionnant. Il faut aimer ça et avoir le cœur solide. Heureusement, c’est mon cas. J’en ai vu d’autres dans mon métier et c’est loin d’être le pire.

J’ai remarqué plusieurs combattants. J’ai également repéré des gens qui pourraient liés à l’organisation. Dans le public, la drogue circule mais pas seulement. C’est tout un marché noir qui s’est développé en parallèle. Je soupçonne un trafic de vente illégale d’arme et de prostitution mais je n’ai encore rien de concret et ce n’est pas forcément lié à l’organisateur des combats. Bref, je vais devoir démêler le vrai du faux, repérer les connexions naturelles et celles créées de toutes pièces avant d’avancer et pour ça, rien de tel que d’approcher quelques combattants. Après tout, c’est avant tout sur eux que je veux écrire. Pour le reste, je ferais un complément d’enquête.

J’ai repéré ce gars lors d’un précédent combat. Je me suis un peu renseigné sur lui et je n’ai pas appris grand-chose si ce n’est son nom et où je pourrais le retrouver. A Bangkok on peut tout avoir si on y met les moyens et ce n’est donc pas par hasard que je l’interpelle en pleine rue :
« Tiaosuwan Kidakarn ? Vous auriez une minute à m’accorder ? »
Je m’approche de lui, effaçant la distance qui nous sépare avant d’ajouter :
« J’ai beaucoup aimé votre dernier combat. Vous auriez une minute à m’accorder ? »


 

(( OOTD )) Son boulot au dojo est chouette. Il l'aime bien. Apprendre aux autres, c'est aussi apprendre à soi-même. Et Kidakarn aime bien apprendre, même s'il ne paraît pas comme ça. Il est plutôt détaché et désinvolte. Il semble ne rien prendre au sérieux, mais en réalité, il est du genre qui observe tout et tout le temps. Il n'en reste pas moins un petit con bagarreur mais bon, c'est dans sa nature.

Il passe par un marché pour acheter quelques légumes. Il a beau ne pas trop aimer la cuisine, il essaie de manger sain et équilibré. Cela l'aide pour entretenir sa musculature, évidemment. Donc, il fait l'effort. Même s'il passe souvent chercher à manger à emporter, c'est tout de même plus facile et surtout plus rapide. En plus, même pas besoin de faire la vaisselle.

Kidakarn est donc occupé à sélectionner des légumes quand on vient le déranger. La personne qui s'approche emploie son nom complet, donc il sait qui il est. C'est fâcheux. Qu'est-ce qu'il lui veut, hein ? Il fronce un peu les sourcils. « Tout dépend pour qui et pourquoi ». Il est méfiant. Et il entend très vite la suite. Il se refroidit un peu. Beaucoup même. Qui est-il ? Un flic ? Un journaliste ? Un riche excentrique ? Un match fixer ? Qui qu'il soit, à partir de maintenant, il va devoir faire attention à ce qu'il dit. Il soupire un peu et finalise son achat avant de s'écarter du stand. « Sauriez-vous accepter un non et vous en allez ? ». Évidemment pas. Sinon, il ne serait pas là. Il est assez clair que Kidakarn n'a pas envie de parler de quelque chose d'illégal. C'est logique même. Donc, il va probablement insister.