Courant dans les rues, Aemu risquait d'être en retard pour prendre sa première danse. Slalomant entre les passants, il essayait de ne bousculer personne. Pourtant, son épaule cogna tout de même celle d'un homme qu'il croisa au coin de la rue. S'excusant en levant les yeux vers lui avec un petit sourire, le souffle court et ne s'arrêtant même pas. Pas le temps.

En arrivant au club, il se rendit aussitôt dans les vestiaires et se laissa presque tomber contre les casiers en regardant l'heure. Ouf, juste à temps. Ca lui apprendra à ne pas surveiller l'horloge pendant qu'il s'entrainait. Se débarrassant de son jean et sa chemise un peu large, il se passe un coup de lingette tout de même pour ne pas avoir de transpiration après sa course depuis l'école de danse. Et il passe les vêtements pour son show qui ne tarderait pas à commencer. Un pantalon facile à laisser tomber, un débardeur et une chemise noire pailletés par dessus, ne fermant que quelques boutons au milieu.

Passant devant le miroir, il se passa un peu d'eau dans les cheveux, les ramenant en arrière et se maquilla légèrement. Juste de quoi faire ressortir ses yeux bleus et rehausser ses lèvres. Une fois prêt, il va vers le rideau qui sépare la scène des coulisses, regardant rapidement qui se trouvait en plein numéro. Il y avait trois barres sur une longue scène, les places qui servaient aux employés de se montrer un peu. Après, soit ils se présentaient plusieurs fois dans la soirée, soit ils étaient demandés pour quelques danses aux tables ou en privé.

Lorsque ce fut à Ae, il passa le rideau d'un pas assuré, sourire aux lèvres et sans même regarder les clients autour de l'estrade. Prenant place sur la barre la plus éloignée, une main la tenant alors qu'il fit un tour sur celle ci. Avant de s'accrocher un peu plus haut, soulever son corps et venir entourer la barre de ses jambes. Laissant alors son buste s'abaisser, ses mains lâchant la barre. Tête en bas, sa chemise tombant un peu pour dévoiler le débardeur, qui lui même glissait juste assez pour dévoiler son ventre. Son regard se posant sur quelques clients dans son champ de vision.

Le danseur était habitué maintenant à ce qu'il faisait. Ayant mit un peu de temps avant de bien parvenir à faire quelques figures sur la barre. Apprenant à se déshabiller avec sensualité aussi. Maintenant, il maitrisait plutôt bien ces petites choses et en général, il plaisait bien lorsqu'il dansait sur l'estrade.

Installé au comptoir, sur un tabouret, je sirote ma bière tout en regardant d’un air distrait les corps qui se dénudent sous mes yeux. Ce n’est pas qu’ils me laissent de marbre mais je ne suis pas ici pour ça. Je suis d’ailleurs occupé à transmettre des informations relatives à une enquête qui intéresse la famille Saelu. Je suis flic mais reste avant tout l’un de leurs hommes de main, un membre de la mafia envoyé chez les poulets pour récolter de précieuse information. J’avoue que ça me plait quand même de jouer les justiciers. C’est amusant et ça me donne ma dose d’adrénaline. Ce double jeu n’est pas sans risque mais je crois être suffisamment doué pour ne pas me faire prendre.

Une fois mon rapport fait, je salue mon intermédiaire et reporte mon attention sur le nouveau show qui commence. Je ne peux pas me permettre de partir tout de suite. Ça paraitrait bizarre et puis maintenant que j’ai terminé de travailler, j’ai le droit d’en profiter non ? La journée a été rude et puis le stripteaseur qui vient d’entrer en scène m’interpelle particulièrement. Il a l’air différent des autres, au point que je finis par me détacher du comptoir pour me rapprocher de la scène et ainsi mieux le voir et surtout profiter davantage du spectacle qu’il nous offre.

Il est souple, son visage est beau et les parcelles de peau déjà à portée de vue, font naitre en moi une envie que je n’avais pas ressentie depuis bien longtemps. J’ai beau savoir que ce n’est qu’un spectacle, qu’on ne doit pas toucher avec autre chose que ses yeux, je ne peux m’empêcher de m’imaginer poser mes mains sur son corps. Un corps qu’il me tarde de voir se dévoiler complètement.

Vidant mon verre d’un trait, je le pose sur le plateau d’une serveuse qui passe près de moi. J’en profite également pour lui demander s’il est possible d’avoir un show privé avec le jeune homme qui se déhanche sur scène. Elle lui adresse un regard puis repose les yeux sur moi et acquiesce. Nous échangeons encore quelques mots, le temps qu’elle me donne le numéro du salon privé et que je règle le montant de la séance. C’est la première fois que je fais ça et je n’ai pas vraiment d’explication pour justifier cette soudaine envie, si ce n’est que j’aimerais pouvoir profiter davantage de son talent. D’ailleurs je regarde son show jusqu’au bout avant de me diriger vers le salon privé. Un verre m’y attend déjà. Celui que j’ai commandé en même temps que le show. Il ne me manque plus que le danseur.

Aemu venait tout juste d'arriver à sa barre et il attirait déjà plusieurs regards des clients autour de l'estrade. Certains changeant même de place pour s'approcher un peu. Le jeune homme était toujours satisfait de voir ce genre de comportement pour lui. Il était agile, s'étant entrainé longuement pour avoir sa souplesse. Toujours très sérieux lorsqu'il dansait, que ce soit au club ou pour ses cours.

Son corps semble épouser la barre alors qu'il s'y accroche, qu'il laisse son buste retomber dans le vide. Avant de revenir sur le sol, ses doigts détachant les boutons de sa chemise en s'abaissant doucement, son dos contre la barre derrière lui. Se relevant en laissant tomber le vêtement, prenant son temps. Mais, alors qu'il entamait une autre figure, son regard est attiré par l'une des serveuses qui lui fait un signe. Elle désigne le coin des salles privées et fait le geste que le client avait déjà payé. Un petit hochement de tête à peine perceptible, un sourire et il s'incline devant les autres clients. Récupérant sa chemise au passage.

Certains semblaient déçu que le show ait été si court, mais les habitués savaient ce que cela signifiait. Ae avait été demandé et il serait donc absent un moment. Quittant l'estrade, il remit sa chemise et attrapa ses chaussures afin de ne pas traverser la salle pieds nus. Rejoignant la serveuse, il demanda le numéro de la salle et discrètement, combien avait payé la personne. Un nouveau sourire en apprenant le montant, il se dirigea vers la pièce désignée. Entrant sans prendre la peine de frapper et allumant une petite lumière sur l'extérieur afin que les employés autant que clients sachent que cette salle était occupée. Bien sur, aucunes portes ne fermaient à clef, ce serait chercher les problèmes que de laisser la possibilité qu'un des danseurs se fasse enfermer avec un client trop entreprenant.

- Bonsoir, je suis Nae, le danseur que vous avez demandé.

Le jeune homme avait mixé son nom et son prénom pour trouver son pseudo, quelque chose de court et de simple à retenir. Retirant ses chaussures, il approche un peu du client, la chemise toujours grande ouverte sur son débardeur et un sourire aux lèvres.

- Vous connaissez la règle principale j'imagine ? On ne touche pas les employés.

Un de ses pieds se glisse entre les siens et il le repousse sur le côté pour lui faire écarter un peu les jambes. Venant ainsi s'avancer entre celles ci, s'avançant jusqu'à la banquette.

- Mais moi, je peux vous toucher. Raisonnablement bien entendu.

Lentement, ses mains approchent et se glisse sur ses épaules, sous la veste qu'il porte, la faisant descendre un peu.

- Pourquoi ne pas commencer par vous mettre à l'aise ? Il ne faudrait pas que vous ayez trop chaud dans cette petite pièce.

Son sourire se fait plus amusé, un peu charmeur aussi, son regard plongeant dans le sien. Assurément, cet homme était tout à fait à son goût. Quel dommage qu'il soit simplement un client, s'il l'avait rencontré à l'extérieur, sans doute lui aurait il fait des avances. Mais en attendant, il prendrait plaisir à danser pour lui, c'était certains..

Installé sur une banquette, je sirote ma bière tout en attendant le danseur que j’ai réservé. Je suis curieux de voir si de près il me fera autant d’effet que sur scène. D’ailleurs, c’est la première fois que je réserve un salon pour une danse privé. Mon portefeuille l’a senti passer mais quelque chose me dit que ça en vaut le coup. De toute façon je ne tarderais pas à être fixé puisque la porte s’ouvre sur ce visage qui ne me laisse pas indifférent.

De près, il est encore plus beau. Il n’a rien d’un thaïlandais, c’est également mon cas. Je ne l’attendais pas si vite, signe qu’il a interrompu son show pour moi. Dans un sens cette idée me plait même si j’imagine que c’est quelque chose de courant. Je ne suis pas vraiment un gros consommateur de cet endroit. Je n’y viens que pour donner les informations que j’ai récolté. Je reste le temps d’un ou deux shows puis je m’en vais. D’ailleurs si mon regard ne s’était pas posé sur lui, je crois que je serais parti depuis longtemps.
« Bonsoir Nae. »
Un pseudonyme ? Probablement. Je n’imagine pas les danseurs et danseuses utiliser leur vrai nom. En tout cas celui-ci lui va plutôt bien et ça me plait. Ce que je peux déjà voir également. D’ailleurs je ne le quitte pas un instant des yeux, comme si j’avais peur de louper le moindre de ses gestes. Il retire ses chaussures puis s’approche. Sa chemise est restée ouverte. Il n’a pas pu en montrer plus aux autres. Cette idée me plait également alors qu’un large sourire fend mon visage. Il me plait, au point qu’un frisson parcourt mon corps lorsqu’il commence à me toucher.
« Je connais la règle. »
Je ne touche qu’avec les yeux. Ça sera difficile mais ce n’est pas comme si j’avais le choix. Je le laisse m’aider à retirer ma veste et profite de notre proximité pour respirer son odeur. Elle aussi, elle me plait.
« De ton côté, touche ce que tu voudras. »
Même si je doute qu’il soit du genre à offrir la finition à ses clients. D’ailleurs quelque chose me dit que je risque de regretter d’avoir mis un jeans aussi serré.
« Et tutoie-moi s’il te plait. Tu peux aussi m’appeler Do Hwan. »
Je le dévore littéralement des yeux. D’ailleurs si je ne me retenais pas, je refermerais déjà ma main sur son bras pour l’attirer contre moi.

Le client pose son regard sur lui dès son entrée et ne le quitte plus une seconde. C'est si plaisant de sentir qu'il plaît aux autres. Et l'homme n'est carrément pas désagréable à regarder. Il n'est pas Thailandais d'ailleurs, ça se voit bien. Aemu fut un peu curieux, se demandant depuis combien de temps vivait il a Bangkok, mais il ne posa aucune question.

S'approchant, il lui fait écarter les jambes après s'être présenté. Usant d'un pseudonyme évidemment. Rappelant qu'il n'avait pas le droit de le toucher. Cependant, le danseur pouvait instaurer quelques contacts lui même. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Glissant ses mains sur ses épaules pour lui faire enlever sa veste. Ses doigts se promenant le long de ses bras en quelques effleurements. Ça le fait sourire un peu lorsque son client lui dit qu'il pouvait toucher ce qu'il voulait. Ah, il serait déçu s'il attendait trop.

- Hm.. Do Hwan ? Ça sonne bien.

Le ton de sa voix à baissé en prononçant son prénom, se faisant un peu plus chaude, plus douce. Un de ses genoux se place entre les jambes de l'homme, sur la banquette. L'autre se posant de l'autre côté de sa jambe. Aemu est donc au dessus de sa cuisse, mais sans la toucher. Son corps si proche de celui de son client qu'il pouvait respirer son parfum.

- Est ce que tu viens souvent ici ?

Une de ses mains vient longer son torse, effleurant à peine le tissu de son vêtement. Le danseur savait qu'il devrait se montrer prudent, voyant bien que ce serait un homme qui n'aurait aucun mal à le maîtriser s'il le voulait. Ses doigts s'arrêtent en arrivant au bord du pantalon, relevant les yeux vers Do Hwan avec un sourire charmeur.

- C'est la première fois que je vais danser pour toi. N'est ce pas ?

Il quitte sa place et avance vers la barre qui se trouve en face de la banquette. Faisant un premier tour, s'y accrochant, avant de venir s'y appuyer un peu. Faisant lentement glisser sa chemise le long de ses bras sans le quitter des yeux.

J’aime la façon dont il murmure mon prénom. Il y a quelque chose de très sensuel qui me plait et qui fait un peu plus réagir mon entrejambe. Je sais que ce n’est pas le manque d’activité sexuelle qui me rend si réactif. De ce côté-là, on ne peut pas dire que je sois un homme frustré. Je sais comment me faire plaisir et je n’ai pas de mal à me trouver un ou une partenaire. Non, c’est vraiment ce gars qui me fait cet effet. D’ailleurs je n’ai envie que d’une seule chose, il vient s’assoir sur moi pour se frotter contre mon entrejambe. J’aimerais pouvoir le plaquer contre la banquette et le baiser comme il mérite mais je connais la règle. On ne touche pas. On regarde avec les yeux alors je vais devoir être sage même si je ne peux pas le promettre.

Il se rapproche un peu plus de moi et je parviens à mieux distinguer son parfum, une odeur qui me plait et excite mes sens et tant d’autres choses en moi. Si je voulais je pourrais le prendre ici et maintenant mais je ne bouge pas. Je suis curieux de savoir et de voir ce qu’il va faire. La réponse ne tarde pas à arriver alors que sa main se pose contre mon torse, glissant le long de ma chemise jusqu’à s’arrêter en haut de mon pantalon. A mon regard, il doit savoir que je le dévore déjà des yeux.
« Il m’arrive de venir ici quelque fois pour rencontrer un ami et c’est la première fois que je demande une danse en privé. Je voulais te voir de plus près et être sûr que tu me plaisais. »
Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je n’ai pas honte d’admettre qu’il me plait. Si ça n’avait pas été le cas, nous ne serions pas ici. Et puis, il doit bien voir que mon entrejambe réagit déjà à sa proximité.

Il s’écarte à mon plus grand regret même si le voir retirer sa chemise me plait beaucoup. Je ne le quitte pas des yeux alors qu’il commence à danser. Je suis curieux de voir jusqu’où ira l’effeuillage. Je ne parle pas. Je me contente de le dévorer des yeux en sentant mon corps réagir à chacun de ses mouvements mais aussi à chaque parcelle de sa peau qu’il veut bien me montrer.

Aemu n'est pas du genre à faire attention aux réactions physiques de ses clients, ayant déjà remarqué plus d'une fois que cela arrivait lors de show privé. Le danseur se dit que c'était bien dommage qu'ils se rencontrent dans ce contexte et pas autrement..

Do Hwan lui répond qu'il venait quelques fois ici avec un ami, mais que c'était la première fois qu'il demandait une danse privée. Au esquisse un sourire amusé lorsqu'il lui dit qu'il voulait être sur que le danseur lui plaisait. Il n'avait pas attendu bien longtemps pour le demander alors qu'il était sur l'estrade.

- Alors ? Est ce confirmé ?

Il s'éloigne finalement pour venir près de la barre et commencer sa danse. Se débarrassant de sa chemise pour commencer. Son regard ne quittant pas son client lorsque c'était possible. La peau nue accrochait mieux à la barre que les vêtements, mettant donc peu de temps à se débarrasser de son pantalon aussi. Ouvrant le bouton pour laisser le tissu glisser le long de ses jambes et l'envoyant vers la banquette d'un geste du pied.

Le danseur pu alors plus facilement faire quelques figures. S'accrochant à la barre, tournant autour. Son débardeur laissant voir son ventre par moment lorsqu'il abaissant son buste vers le bas. Ses cheveux cachant parfois son visage, mais retrouvant bien vite le contact visuel avec son client. Il prenait son temps, dansait avec cette sensualité dont il avait l'habitude.

- Est ce que ça te plaît ?

Un simple murmure alors que ses pieds retrouvaient le sol. Ses doigts venant jouer avec le bas de son débardeur, un sourire charmeur aux lèvres. Le soulevant a peine pour le moment, continuant de l'observer. Son souffle légèrement irrégulier à cause des mouvements fait contre la barre.

Je ne réponds pas à sa question. Il lui suffit de jeter un coup d’œil à la bosse qui déforme mon pantalon pour savoir qu’il me plait, que j’aime ce qu’il fait et surtout ce que je vois. Alors la seule vraie question et de savoir si oui ou non je serais capable de respecter le règlement en gardant mes mains pour moi. Ça, seul le temps nous le dira. Pour le moment, je reste sagement enfoncé dans la banquette, observant le danseur onduler et se dénuder petit à petit pour mon plus grand plaisir.

Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je lève la main vers lui :
« Approche. Viens donc danser plus près. Je ne te toucherais pas. Je n’en ai pas le droit. »
Est-ce qu’il peut avoir confiance ? Je serais tenté de dire oui mais quand je sens le désire qui grandit en moi à chacune de ses ondulations, je ne suis plus très sûr de rien. Pour autant, je n’ai jamais forcé qui que ce soit et ce n’est pas aujourd’hui que je commencerais même si l’envie de le plaquer contre la banquette se fait de plus en plus forte. Celle de l’embrasser également. J’ai envie de goûter à ces lèvres tentatrices et au fond, je suis presque sûr que ça ne lui déplairait pas. Je suis plutôt bel homme et je sais que je plais.
« Je veux juste en profiter un peu mieux. Mais si tu as peur… »
Un peu de provocation ne fait jamais de mal.

La réponse à sa première question n'est pas vraiment nécessaire, parce qu'il avait bien remarqué cette réaction physique en étant si proche du client. Esquissant un fin sourire avant de s'éloigner pour commencer le show pour lequel l'autre homme avait payé. Prenant son temps. Se faisant un peu plus sensuel encore. Laissant ses vêtements rejoindre le sol, gardant encore son débardeur qui tombait sur le haut de son boxer. Le faisant remonter un peu pour dévoiler son ventre par moment.

Le danseur hausse un sourcil en voyant la main tendue, avant de se détacher de la barre aux paroles de Do Hwan. Danser plus près lui était tout à fait possible en effet. Relâchant donc le bas de son débardeur, il fit un premier pas dans sa direction, avant de s'arrêter à la suite des paroles de l'homme.

- Je n'ai pas peur.

Aemu se doute que c'est une provocation pour le faire venir plus vite à lui, alors il prend son temps. Un pas après l'autre, balançant ses hanches doucement au rythme de la musique que l'on pouvait entendre en fond. Le danseur vient poser ses genoux sur la banquette, de chaque côté des jambes de Do Hwan. Avant de finalement s'asseoir sur ses cuisses. Instaurant lui même ce contact qu'il avait refusé un peu plus tôt.

- Est ce assez près pour toi maintenant ?

Il murmure d'une voix suave, ses mains venant s'appuyer contre le dossier approchant donc un peu plus son corps du sien. Ondulant légèrement des hanches, les faisant venir encore plus près de celles de son client avec un sourire charmeur, une lueur tentatrice au fond des yeux.

Il n’a pas peur ? Il sait en tout cas se faire désirer et jouer de ses charmes. Sa démarche s’accorde parfaitement à la musique et fait réagir un peu plus mon entrejambe. Décidément, je n’aurais jamais dû mettre un pantalon si serré. D’un autre côté comment aurais-je pu savoir que je succomberais à la tentation d’un show privé ? Jusqu’à présent, l’idée ne m’avait jamais effleuré l’esprit. Certainement parce qu’aucun homme ni aucune femme n’avait suffisamment trouvé grâce à mes yeux pour que je dépense de l’argent pour ce genre de plaisir frustrant.

Je suis frustré et en même temps je sens un agréable frisson parcourir mon corps lorsqu’il s’approche suffisamment de moi pour que je puisse à nouveau respirer son odeur. Un parfum qui excite mes sens et qui me donnent envie de poser mes mains sur son corps. Chose que je ne ferais pas. Pas tout de suite. Après tout, la règle me l’interdit. Lui en revanche, il peut se permettre de me toucher et il ne se gêne pas pour le faire en venant s’assoir sur mes cuisses. J’aimerais le sentir encore plus près, qu’il presse son bassin contre le mien mais je n’en fais rien.

Sa voix suave me fait de l’effet, tout comme les ondulations de son corps. Mon sourire s’étire à nouveau avant que je ne lui murmure, tout près de l’oreille pour que mon souffle puisse le toucher :
« Laisse-moi réfléchir. »
Mon souffle caresse son oreille, sa mâchoire, son cou puis plaçant mon visage face au sien, je lui murmure :
« Tu sais ce que j’aimerais ? J’aimerais trouver une excuse pour te passer aux poignets les menottes accrochées à ma ceinture. »
Je soulève légèrement mes hanches, rapprochant un peu plus nos corps en lui disant :
« Tu veux bien les récupérer ? Ce sont des vraies. Tu peux les toucher si tu veux. »
Il lui suffit de passer une main derrière moi pour les récupérer.

La proximité de leurs corps ne le dérange pas, il lui en faudrait plus pour vraiment le troubler. Pourtant, un frisson le traverse au souffle contre son oreille. Il se mord un peu la lèvre et relève légèrement la tête en le sentant glisser contre sa mâchoire, puis dans son cou. Pourtant, il essaye de garder une certaine contenance, de ne pas se laisser déstabiliser. Il n'a pas trop de mal à le faire habituellement, avec la plupart des autres clients.

Ses mains quittent le dossier en l'entendant parler de menottes, une lueur surprise illuminant son regard. Pourquoi se promenait il avec ce genre de chose..? Un nouveau frisson le parcourt et il laisse échapper un léger soupir incontrôlé lorsque les hanches du client s'appuie un peu plus contre les siennes.

- De vraies menottes..?

Aemu devient soudainement un peu suspicieux.. Glissant donc ses mains derrière comme indiqué pour venir les récupérer. En effet, elles n'avaient rien de ces accessoires que l'on pouvait trouver n'importe où..

- Pourquoi tu as ça ?

Il se lève un peu soudainement, se reculant de deux pas en tenant toujours les menottes d'une main. Fronçant légèrement les sourcils en fixant l'homme toujours assit. Dans d'autres circonstances, il n'aurait même pas cherché et lui aurait volontiers tendu ses poignets. Mais là, il était à son travail et voir un homme avec ce genre de chose sur lui était forcément un peu étrange.. Non ?

- T'es quoi exactement ? Un mafieux ? Un flic ?

Est ce qu'il venait vérifier les actions des danseurs envers les clients ? Son patron lui avait déjà dit de se méfier de certaines descentes discrètes. D'autres clubs avaient eu des problèmes parce que certains danseurs se prostituaient et donc, les gérants avaient du fermer. Il se devait donc de se montrer méfiant, parce qu'il ne pouvait pas se permettre de perdre son boulot..

Il récupère les menottes et en réalisant que ce sont des vraies, il s’écarte brusquement de moi. Mon sourire s’étire un peu plus sur mes lèvres alors que je me lève à mon tour et sans répondre à ses questions, ni m’approcher, je tends simplement mon poignet droit.
« Tu ne veux pas l’essayer ? »
Il a peur, c’est normal. Enfermé ici avec un gars qui bande et qui possède une paire de menotte… Il y a quand même plus rassurant. Je lui prends les menottes des mains et passe l’un des bracelets à mon poignet droit. D’ailleurs avant qu’il ne file, je passe l’autre autour de son poignet gauche.
« Ne tire pas trop dessus, sinon tu pourrais te faire mal. »
Glissant ma main libre dans la poche arrière de mon pantalon, je lui montre mon insigne de flic avant de me rassoir sur la banquette, l’obligeant à suivre mon mouvement.
« On va discuter un peu toi et moi, tu es d’accord Nae ? Maintenant je veux ton âge et ton vrai nom. »
Je tire sur les menottes pour le rapprocher un peu plus de moi avant d’ajouter :
« On peut faire ça ici ou au commissariat mais je ne suis pas certain que ton patron apprécie de te voir sortir d’ici avec les menottes au poignet. Alors montre toi gentil et je le serais aussi. »
C’est de l’abus de pouvoir. J’en ai conscience mais avant d’être un flic, je suis surtout et avant tout un mafieux. J’appartiens à la famille Saelu et rien que ça, ça me donne le droit de mal me conduire avec celui que je convoite. Cela étant dit, je n’ai pas encore transgressé les règles. C’est à peine si je l’ai touché en lui passant ce joli bracelet au poignet.

Les essayer ? Ah, il aurait carrément pas dis non si cela ne se passait pas au club. Lors d'une danse privée.. Mais là, le danseur était plus suspicieux que désireux sur le moment. Do Hwan récupère d'ailleurs les menottes pour se passer l'un des bracelets au poignet et avant que Aemu n'ait le temps de reculer, voilà qu'il obtient l'autre à son propre poignet.

- Pourquoi tu..

Il ne finit pas sa phrase, son regard se posant sur l'insigne tendu. Un flic. C'était vraiment pas de chance ça.. Le danseur émit un léger soupir et passa sa main libre dans ses cheveux. Mais il se fait attirer de nouveau vers la banquette lorsque Do Hwan y reprend place. Lui tombant même carrément dessus en perdant l'équilibre, parce que monsieur le flic a décidé de tirer sur les menottes.

- Même si je n'étais pas d'accord, il semblerait que je n'ai pas la clef qui me permettrait de partir toute façon..

Le jeune homme émet un léger grondement de mécontentement, se replaçant correctement sur la banquette aux côtés de son client, qui ne l'était peut être pas vraiment du coup. Ne cherchant plus à le toucher ou à lui plaire. Refusant de répondre à sa demande, avant de lui lancer un regard un peu noir lorsqu'il ajoute que cela pourrait soit se faire gentiment ici, soit au commissariat et donc passer devant le gérant du club dans cette tenue et avec les menottes..

- Nabi Aemu. 21 ans. J'ai tout à fait le droit de travailler ici, je suis majeur. Et je ne fais rien de répréhensible !

Même si la tentation avait pu être forte à plusieurs reprises, jamais il n'avait vendu son corps. Du moins, pas autrement qu'en dansant pour ses clients. S'il voulait des amants, il n'avait pas trop de mal à en trouver, alors le danseur n'avait aucun intérêt de coucher avec des clients dans l'enceinte du club et risquer de perdre le boulot qui lui permettait l'école qu'il fréquentait.

Pas vraiment gêné par sa presque nudité, il étend ses jambes devant lui, le dos appuyé contre le dossier et tirant un peu brusquement sur son poignet pour croiser les bras. Montrant bien son mécontentement par ce geste. Quand au fait que cela pourrait laisser une marque sur sa peau claire ? Il s'en moquait totalement.

- T'as les infos que tu voulais, non ? Maintenant, est ce que monsieur le policier veut bien me détacher ?

Sa tête s'appuie contre le dossier et il la tourne un peu vers Do Hwan pour le regarder. Retenant un petit soupir pour ne pas le contrarier plus, même si pour le moment c'était lui qui l'était..

« Nae était donc un pseudonyme. »
Mon ton est légèrement moqueur alors que je ne peux m’empêcher de le trouver craquant lorsqu’il prend cet air contrarié. Rien que pour le voir comme ça, je ne regrette pas d’avoir mis un terme à ce frustrant show même si j’aurais peut-être dû profiter un peu plus de la situation. J’ai voulu aller trop vite et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.
« Enchanté Nabi Aemu. Tu permets que je t’appelle par ton prénom ? Ou bien est-ce que ça doit rester Nae ? »
Je me penche vers lui pour lui susurrer ces quelques mots au creux de l’oreille, effleurant un instant son lobe avec mes lèvres. Décidément, j’aime son odeur et je ne me prive pas pour humer son parfum.
« Je pourrais te détacher mais je n’en ai pas encore fini avec toi Nae. »
Je tire sur mon poignet, suffisamment pour l’obliger à se rapprocher de moi et s’il perd à nouveau l’équilibre, je serais là pour l’accueillir à bras ouvert. Finalement ça sera encore lui qui m’aura touché et pas l’inverse alors je suis toujours dans les clous, non ?
« Est-ce que tu couches avec tes clients ? Tu ne te prostitues pas, n’est-ce pas ? Et tu ne t’envoies jamais en l’air ici ? Dis-moi la vérité et ensuite peut-être que je te laisserais tranquille. »

Bien sur que Nae était un pseudonyme. S'attendait il vraiment à ce que les danseurs d'ici donnent vraiment leur prénom ? Ils devaient bien se protéger un minimum tout de même. Il lui lance à nouveau un regard noir, bras toujours croisés.

- Je ne le permet pas, mais de toute façon, tu fera bien comme tu en as envie. Non ?

A nouveau un frisson l'avait parcouru à son souffle contre son oreille et ça le mettait en colère de réagir alors qu'il était dans cette situation délicate. Essayant de ne rien laisser paraitre pour que le flic ne remarque pas trop son léger trouble. Le jeune homme plissa un peu les yeux lorsqu'il lui dit qu'il pourrait le détacher, mais qu'il n'en avait pas encore finit avec lui.

Do Hwan tire sur son poignet, le faisant alors décroiser les bras et le tirant un peu vers lui. Aemu se rattrapa en s'appuyant sur la cuisse de l'homme pour ne pas lui tomber complètement dessus, se redressant alors. Il retira sa main, mais son corps était à nouveau plus près du sien. Cette fois, il lui lança un regard outré à sa demande et pinça un peu les lèvres.

- Je suis danseur, pas pute. Et dans l'enceinte du club, je ne fais que danser.

Il se penche un peu vers lui, un sourire moqueur aux lèvres.

- Tu aurais bien voulu que ce soit le cas, n'est ce pas ?

Puis, le jeune homme se redresse et détourne la tête. Un peu vexé d'avoir été ainsi confondu avec une prostitué. Même s'il dansait parfois un peu proche ou qu'il se permettait quelques contacts, il ne dépassait jamais les limites. De plus, il savait qu'après le temps écoulé d'une danse privée, un vigil venait toujours vérifier que tout se passait bien dans le petit salon. Les portes ne fermaient pas à clefs après tout et ils ne toquaient pas, pour surprendre le client si quelque chose de mauvais devait se passer.

Levant les yeux vers la dite porte, il se demanda une seconde si le temps ne se serait pas écoulé justement..? Ne sachant trop ce qu'il restait vu ce qu'avait payé le flic. D'ailleurs, c'était assez surprenant qu'un simple fonctionnaire puisse se permettre autant. Tournant le regard vers Do Hwan à cette réflexion. Mais, sa plaque et ses menottes étaient bien réelles en même temps..

Il pose sa main sur ma cuisse pour ne pas complètement perdre l’équilibre et je dois dire que j’aime beaucoup la sensation qu’elle me procure, même s’il ne tarde pas à la retirer. J’aime également l’air vexé qu’il prend en me répondant. Je crois que c’est ce qui me conforte dans l’idée qu’il dit la vérité lorsqu’il m’affirme ne pas se prostituer.
« Tu ne fais que danser ici et ailleurs ? »
Je me fiche de lui en sous-entendant qu’il se prostitue peut-être en dehors de ce travail.
« Qu’est-ce que tu fais quand tu ne danses pas ? »
Oui clairement j’ai envie d’en savoir plus sur lui. J’ai aussi envie de capturer ses lèvres qui sont si proches des miennes et qui forment un joli sourire moqueur qui me plait comme tout le reste. D’ailleurs je les aurais faits mienne s’il n’avait pas tourné la tête pour regarder la porte.
« La séance est finie. Je peux soit en payer une autre, soit t’emmener au commissariat avec moi, qu’est-ce que tu décides ? Où est-ce que tu veux qu’on finisse cette conversation Nabi Aemu ? »
C’est un peu méchant de ma part de m’en prendre à lui de cette manière mais c’est aussi l’occasion pour moi de voir son vrai visage et j’aime les regards qu’ils me lancent. Ils n’ont rien à voir avec ceux qu’il m’adressait quand il dansait de manière obscène autour de sa barre et étrangement, je préfère le voir sous cet angle. Il est, disons authentique.

La porte s’ouvre. Le vigil apparait. Je dissimule nos poignets menottés entre nous et murmure dans le creux de l’oreille du danseur :
« Alors ? Que vas-tu lui dire ? »

Aemu est clairement vexé que le flic puisse croire qu'il se prostituait. Certes il pouvait se montrer proche et parfois un peu tactile avec certains clients, mais ça n'allait jamais plus loin. Il précisait bien d'ailleurs avant chaque show qu'il était interdit de toucher les danseurs, tout comme il l'avait fait en arrivant dans le salon avec Do Hwan.

- Je ne couche pas pour de l'argent. Ni ici ni ailleurs. Satisfait ? J'aimerais bien retrouver ma liberté maintenant.

Il tire un peu sur son poignet pour désigner les menottes. Ne répondant pas à sa question. Qu'est ce que ça pouvait lui faire ce qu'il faisait à l'extérieur ? Une fois sortie du club, le danseur pouvait faire ce qu'il voulait. Et le flic n'avait pas besoin de savoir qu'il était en école de danse..

Le jeune homme crispe un peu les doigts sur la banquette en entendant la menace de l'emmener au commissariat une nouvelle fois. Ça ne lui laissait pas vraiment le choix que de prolonger la séance du coup et il n'appréciait pas de s'y sentir obligé. Lorsque le vigil ouvre la porte pour voir si tout allait bien, il semble un peu étonné de voir le danseur installé à côté du client et demande alors si tout allait bien.

- Ca va. Le client voulait juste prolonger un peu le temps pour discuter quelques minutes.

Aemu lui sourit et le vigil regarde sa montre, avant de hocher la tête et refermer la porte. Le danseur efface son sourire et s'appuie contre le dossier de la banquette.

- Tu dois bien gagner ta vie en tant que flic pour te permettre de claquer autant d'argent..

Ses yeux se lèvent une seconde sur Do Hwan, ne pouvant que attendre qu'il daigne le laisser tranquille puisque de toute façon il ne pouvait pas faire grand chose sans la clef des menottes..

Mon sourire s’élargit lorsque j’entends la réponse qu’il donne au vigile. C’est une sage décision. Quant au fric que je claque pour lui ce soir, il ne vient clairement pas de mon salaire de flic mais ce n’est pas quelque chose que je peux lui dire. De toute façon, ça ne le regarde pas.
« A t’entendre dire ça, on pourrait presque croire que tu aimes les hommes riches. J’espère que ce n’est pas le cas car tu serais déçu avec moi. »
Un soupir traverse mes lèvres avant que je ne glisse la main dans l’une des poches de mon pantalon pour en sortir la clé des menottes.
« Tu vas être content, je vais te laisser partir. J’ai juste une dernière question à te poser avant. »
Je suspends mon geste, gardant la clé très près de la petite serrure sans nous libérer immédiatement. Je veille également à bien la serrer entre mes doigts au cas où il lui prendrait l’envie de me la prendre. Ça serait stupide de sa part puisque je suis flic. Il le sait et s’en prendre à moi pourrait lui coûter cher, même si dans le fond je ne lui veux aucun mal. Bien au contraire !
« A quelle heure est-ce que tu finis ton service ? Répond sans me mentir et je te libère. Je te le promets. »
Je lui adresse alors mon plus beau sourire tout en attendant patiemment qu’il réponde à ma question. J’en profite pour observer d’un peu plus près son beau visage. J’aime l’expression naturel qui s’en dégage. Elle est différente de l’air torride qu’il se donne sur scène et je crois que c’est comme ça que je le préfère. D’ailleurs si je m’écoutais, je l’aurais embrassé depuis longtemps. Des lèvres comme celles-ci, difficile d’y résister.

Aemu rassure le vigile, gardant sa main menottée bien cachée pour ne pas que ça se remarque. S'il le voyait, l'autre homme ferait aussitôt en sorte de faire sortir le client et cela poserait problème au danseur, parce qu'il ne tenait pas à faire d'histoire dans le club. Mine de rien, ça payait bien ce boulot et ça lui permettait de tenir ses frais quotidiens..

La porte se referme et il s'appuie contre le dossier de la banquette en effaçant son sourire. Ca ne l'amusait pas tellement de se retrouver dans cette situation après tout.. Aemu fait une remarque sur le fait qu'il devait bien gagner sa vie en tant que flic pour craquer autant d'argent ce soir et la réponse lui fit hausser un peu une épaule.

- C'est pas comme si j'attendais grand chose de vous toute façon.

Et puis, il avait pas besoin de se trouver un mec riche non plus, s'en sortant très bien par ses propres moyens. Le danseur n'aimait pas l'idée de dépendre d'un autre. Il se redresse lorsque Do Hwan lui dit qu'il allait le laisser partir. Retenant un soupir lorsqu'il ajoute avoir une dernière question à poser.

- Je vous écoute..

Est ce qu'il avait le choix de toute façon ? Pas vraiment. La clef est si près de la serrure des menottes, mais pas encore dedans. Aemu la fixe un moment, ne faisant aucun geste pour la prendre. Ce serait inconscient de tenter quoi que ce soit, alors qu'il ne faisait clairement pas le poids. Cependant, à sa demande, le danseur relève un regard méfiant vers le policier.

- Pourquoi vous voulez savoir quand je termine..?

Il ne savait pas si c'était un piège pour le chopper à la sortie et peut être l'emmener au poste alors ? Le jeune homme n'en savait rien, mais prendre le risque de lui mentir serait sans doute pire. Non ? Tout en réfléchissant, il se mord un peu la lèvre inférieure, ses yeux se posant à nouveau sur la clef et les menottes.. Ah, tant pis !

- Je termine à minuit ce soir, donc dans..

L'étudiant relève les yeux vers l'horloge pour aviser l'heure avant de finir sa phrase.

- Dans une demi heure. Vous m'avez retenu plus longtemps que je ne le pensais..

Aemu lève alors son poignet menotté en regardant à nouveau le flic.

- Vous allez me détacher, n'est ce pas ? J'ai répondu à vos questions, vous avez fait vos vérifications. Laissez moi partir maintenant..

Le danseur avait été sincère dans ses réponses, ayant fait attention à ses actes également. Heureusement que c'était pas tombé sur un autre employé, qui aurait pu être un peu moins réglo que lui. Des principes, il en avait et il y tenait. Du moins, dans le club. Ne mélangeant pas ses envies personnelles au boulot, trop risqué.

Sans rien dire, je tire sur les menottes qui nous lient l’un à l’autre, rapprochant ainsi nos corps mais aussi et surtout nos visages. D’ici, son odeur est clairement perceptible et elle me plait beaucoup. Tout comme son physique et le peu que j’ai appris sur lui durant nos courts échanges.
« Parfait Aemu. Tu me plais et on se reverra. Plus vite que tu ne le crois. »
Je passe mon bras autour de son corps et alors que mon visage se rapproche du sien, je me retiens de l’embrasser. Je me contente de frôler son nez avec le mien avant de lui murmurer :
« Ne bouge pas, je vais te libérer. »
Tout en maintenant cette proximité pour ne pas dire intimité, je défais doucement nos liens avant de lui murmurer tout en massant doucement son poignet désormais libre :
« J’ai aimé t’attacher. J’aimerais que tu me laisseras recommencer la prochaine fois. »
Mon souffle caresse son visage et je dois me faire violence pour ne pas l’embrasser. Je ne peux pas. Pas tout de suite mais la prochaine fois, je ne me priverais pas pour le faire. Après avoir rangé la paire de menotte dans la poche arrière de mon pantalon je me lève et me dirige vers la porte.
« On se reverra. Sois sage en attendant. »
Je lui adresse un clin d’œil puis disparait derrière la porte. Est-ce que je m’en vais vraiment ? Non, je vais simplement l’attendre dans ma voiture et guetter sa sortie. Une fois qu’il ne sera plus dans le cadre de son boulot et moi dans le mien, nous pourrons nous amuser vraiment lui et moi.

Le policier tire sur les menottes, faisant alors rapprocher Aemu de lui. Leurs corps à nouveau si près et leurs visages aussi d'ailleurs. Son regard se détourne de celui de l'autre homme, un peu tendu par cette proximité, mais surtout parce que Do Hwan ne le laissait pas aussi indifférent qu'il le devrait. Cette brusquerie réveillait trop d'envies en lui et il songea un instant à se trouver quelqu'un après le travail pour assouvir tout ça..

- Si vous pouviez éviter de me redemander comme danseur, ça nous éviterait de nous revoir.

Non pas qu'il refusait des clients habituellement, mais ce serait mieux de ne pas avoir de problème avec un flic tout de même. L'autre homme passe un bras autour de sa taille et son visage est encore plus près. Le souffle du danseur se coupe une seconde au frôlement de son nez sur le sien, mais aussi à la respiration du policier qui vient l'effleurer. Il se mord brusquement la lèvre à ses paroles sur le fait de recommencer à l'attacher. Aemu peinait à se contrôler en cet instant, tout son corps tendu et son regard glissant une seconde vers les lèvres qui avaient soufflé ces mots.

Il ne le regarde pas partir, mais lorsqu'il entend la porte se refermer, le danseur se laisse aller dans la banquette. Une main se portant à sa poitrine, frémissant de cette entrevue un peu particulière. C'était dangereux.. Sa priorité serait de l'éviter à présent, il devrait sans doute prévenir de ne pas lui donner ce client..

Après de longues minutes dans le silence, Aemu finit par se relever à son tour, avisant l'heure. Bon, autant partir, il n'aurait pas assez de temps à consacrer à une autre personne. Passant donc par les vestiaires pour se changer, c'est complètement perdu dans ses pensées qu'il quitta le club par la porte de service. Remontant la petite ruelle pour arriver dans la rue principale, celle où se trouvait l'entrée des clients. Musique dans les oreilles, il avait sortit son portable pour échanger quelques messages sans prêter plus que cela attention à ce qui se passait autour de lui.

Un léger sourire flottait sur ses lèvres en lisant la réponse à son message, en renvoyant un autre dans la foulée. Bien, ce soir, il avait quelqu'un à aller voir au moins. Il rangea donc son portable et glissa ses mains dans ses poches en avançant tranquillement dans la rue, ne prêtant pas tellement d'attention aux regards que l'on pouvait poser sur lui, habitué et aimant cela.

Je n’ai pas à attendre très longtemps pour le voir apparaitre dans mon champ de vision et je dois dire qu’il me plait encore plus que tout à l’heure. Peut-être parce qu’il est cette fois-ci au naturel ? Je mets le contacte et commence à le suivre en voiture. En arrivant à sa hauteur, je baisse la vitre côté passager et lui lance un :
« Monte. Dépêche-toi. »
C’est presqu’un ordre, c’est même de l’abus de pouvoir. J’aurais été un flic ordinaire, j’aurais eu honte de ma conduite mais je suis avant tout un membre de la mafia avant d’être un représentant de l’ordre. Alors suivre de cette façon un jeune homme qui me plait et abuser de mon autorité, ne me gêne absolument pas.
« Si tu ne bouges pas tes fesses, tu auras des ennuis trésor ! »
Oui, je suis clairement en train de le menacer et je n’hésiterais pas à descendre pour le malmener un peu s’il fait sa forte tête. Il sait qui je suis et j’espère qu’il a compris à quel point j’aimais utiliser mes menottes. Surtout sur ses jolis poignets. D’ailleurs il ne faut pas croire que je me comporte toujours comme ça. C’est même la première fois que je fais ça. En général je suis plus subtile mais il faut dire qu’en général on ne me dit pas non. Mais lui, c’est spécial. Quand je suis avec lui, je ne sais pas trop comment m’y prendre alors je fonce sans trop réfléchir aux conséquences de mes actes. De toute façon on est à Bangkok. La police ici n’est pas irréprochable.

Après avoir quitté le club, Aemu allume sa musique et sort son portable. Marchant d'un pas tranquille sans vraiment se préoccuper de son environnement. Et une fois sa soirée remplie par une rencontre prévue, il range son smartphone et se concentre sur la chanson qui résonne dans ses oreilles. Souriant légèrement et se retenant de fredonner, le faisant donc dans son esprit.

Son regard est finalement attiré par une voiture roulant à son allure sur le côté et il tourne alors la tête vers celle ci pour reconnaitre.. le flic d'un peu plus tôt. Ah, c'était bien sa veine tiens. Le danseur n'entend pas la première phrase puisqu'il avait ses oreillettes, alors il en enlève une et entend par contre la seconde. S'arrêtant pour le fixer une petite seconde, avant de hausser une épaule.

- Je n'ai rien fais contre la loi, vous ne pouvez pas m'arrêter.

Et il reprend sa route, une main toujours dans sa poche de jean, tandis que l'autre tire un peu sur sa chemise large pour la remettre convenablement en pace. Avant de glisser ses doigts dans ses cheveux détachés. Une certaine tension habitait son corps, un peu inquiet que Do Hwan trouve une raison pour l'arrêter ou même de ce qu'il pourrait faire.. Mais, il n'allait pas abuser de son autorité en pleine rue, n'est ce pas ? Rien que de repenser aux menottes autour de ses poignets, il ne peut s'empêcher de frémir un peu.

Son regard se pose une seconde sur la voiture, tournant légèrement la tête. Mais, il ne comptait pas monter dedans, ne sachant trop ce qui l'attendait. Et puis, il avait rendez vous avec quelqu'un d'autre..

J’éclate de rire à sa réponse. Alors celle-là, je ne l’avais pas vu venir mais j’aime sa répartie. Il a du caractère et ça me plait. Je décide donc d’arrêter ma voiture là. Ce n’est pas vraiment une place de stationnement mais je suis flic, alors je fais ce que je veux. C’est le seul avantage que je trouve à mon infiltration chez les poulets. C’est risqué mais les quelques avantages que j’en tire sont plutôt satisfaisant.

Après avoir coupé le moteur, je claque ma portière et me dépêche de le rejoindre sur le trottoir avant de me planter devant lui. Je pourrais le forcer à me suivre, ce serait facile mais en prenant ce raccourcie, je risque de me compliquer la tâche sur le long terme alors je décide de prendre sur mon impatience pour lui dire :
« Repartons à zéro toi et moi. Tu me plais et je sais que je te plais. Alors viens prendre un verre avec moi ou même diner. Je t’invite et ça n’engage à rien. Ça me donnera juste l’occasion de me faire pardonner et de te montrer qu’on pourrait bien s’entendre. »
Et s’il me dit non, je n’aurais plus qu’à le forcer un peu. Ensuite, ça ira tout seul, j’en suis certain. Il fait juste sa forte tête par fierté. Je peux le comprendre mais je ne suis pas un homme patient et je fais toujours en sorte d’avoir ce que je veux.
« Promis, je ne te passerais pas les menottes, sauf si c’est ce que tu veux. »

N'ayant pas remit sa seconde oreillette, il l'entend rire dans sa voiture, mais préfère ne pas s'arrêter de nouveau. Ayant bien raison d'ailleurs, puisqu'il entend maintenant la portière de la voiture claquée et il ne faut pas longtemps au policier pour venir se placer juste sur sa route. Ce qui le force à s'arrêter et croiser son regard à nouveau. Do Hwan semble soudainement un peu plus raisonnable et c'est suspect aux yeux du danseur.

- A aucun moment je n'ai dis que vous me plaisiez.

Aemu croise les bras, retenant son regard sur le visage de son vis à vis en essayant de garder un air aussi neutre que possible. Bien sur, c'était évident que Do Hwan ne l'avait pas laissé de marbre au club, mais pas question de l'admettre et donc de lui donner une raison de l'emmener où que ce soit.

- Désolé, mais je dois déjà voir quelqu'un. Ca sera pour une prochaine fois. Le verre j'entends, pas les menottes.

Bon même s'il n'aurait pas dit non dans certaines circonstances.. Toujours un peu tendu, il décroise les bras et contourne le policier pour reprendre sa route. Avalant sa salive avec une certaine difficulté, un peu anxieux tout de même qu'il ne tente quoi que ce soit en pleine rue. Mais aussi avec une certaine envie qu'il le fasse. Ah décidément, ce n'était pas le moment de penser à ce genre de choses ! Clairement, Do Hwan avait l'allure d'un gars dangereux et il valait mieux rester loin de lui..